Vers une pénurie de pétrole en 2023
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Si vous vous êtes découvert un penchant écolo en voyant les prix de l’essence, rassurez-vous… vous n’avez pas fini de suer dans le métro. Dans son rapport mensuel, l’agence internationale de l’énergie prévoit “une importante pénurie de l’offre” de pétrole au 4ème semestre 2023.
Pourquoi on en parle ? Cette pénurie d’offre pourrait causer le plus grand déficit d’approvisionnement de pétrole de la décennie.
Comment en est-on arrivé là ? Depuis début 2023, l’OPEP+ (organisation des pays exportateurs de pétrole) a entamé des réductions de production et d’exportation de pétrole principalement menées par l’Arabie Saoudite et la Russie.
- Jusqu’ici tout allait bien puisque ces baisses de l’OPEP+ étaient compensées par les hausses de production des Etats-Unis, du Brésil et de l’Iran.
- Dans le même temps, la demande de pétrole a atteint des records avec une reprise de la consommation chinoise, une hausse de l’utilisation des carburants d’avions et de la pétrochimie.
- Pour ne rien arranger, avec une économie chinoise qui titube, l’Arabie Saoudite et la Russie craignent une baisse de la demande et ont donc annoncé la semaine dernière poursuivre leur baisse de production et d’exportation de pétrole.
Pourquoi ces baisses ? Les deux pays veulent soutenir à la hausse le prix du pétrole en réduisant leur offre.
- Selon Bloomberg Economics, l’Arabie Saoudite aurait besoin d’un prix d’environ 100$ le baril pour couvrir les dépenses des projets du prince Mohammed Ben Salmane (comme la construction de la ville futuriste Neom ou encore le développement de la ligue saoudienne de foot : oui, faire venir CR7 et compagnie, ça coûte cher).
- Pour la Russie, cette mesure “vise à renforcer les mesures de précaution prises par les pays de l’OPEP+ pour maintenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers”. En clair, c’est surtout un moyen pour l’Etat d’augmenter ses recettes.
Résultat : Selon un rapport de l’OPEP, la demande de pétrole pourrait être supérieure à l’offre de 3,3 millions de barils par jour au prochain trimestre.
Bref : Selon l’agence internationale de l’énergie, “on pourrait être témoin de la fin de l’ère des combustibles fossiles” avec une demande de pétrole qui pourrait atteindre un pic cette décennie. En attendant, les prix de l’essence pourraient encore augmenter dans les prochains mois entraînant avec eux de nouvelles pressions inflationnistes.