Un jour, un rebondissement

A chaque jour son lot d’actualités : la saga des prix de l’énergie fait, en ce moment, sérieusement concurrence aux Feux de l’Amour avec ses rebondissements. Le dernier épisode nous vient tout droit de Bruxelles, où la Commission européenne a fait plusieurs propositions pour lutter contre la hausse des prix. On fait le récap’.
Contexte
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie, grand exportateur d’énergie, et les ripostes de Poutine, font beaucoup de dégâts. L’Europe, en relation toxique avec le gaz russe, cherche à s’en séparer. Pour preuve, la France a réduit sa part dans ses importations de 40% à 9%. L’Allemagne, elle, l’a fait passer de 55% à 20%.
Résultat : Les prix de l’énergie sont tout proches de rejoindre “Papa” Johnny.
Quelles solutions proposées par la Commission ?
– Réduire la consommation : Contraindre entreprises et particuliers à consommer moins, surtout aux heures de pointe. Traduction : achetez une parka pour les dîners de famille cet hiver, il va faire froid.
– Partager le gâteau : Si les prix augmentent, les marges de certaines entreprises augmentent aussi. Il leur sera donc gentiment demandé de redistribuer une partie des gains à certaines catégories de consommateurs.
– Plafonner le prix du gaz russe : En plus de rendre l’énergie abordable, ça limiterait les revenus de la Russie et renforcerait les sanctions imposées au pays.
– Plafonner le prix de l’électricité : l’UE prévoit de plafonner les revenus des producteurs d’électricité non gaziers (énergies renouvelable, nucléaire et charbon) lorsqu’ils vendent leur production au-delà de 200€ par mégawattheure. C’est la mesure la plus forte de toutes les propositions, et ce chiffre, qui a fuité, a mystérieusement été retiré de la version du texte communiqué aux journalistes…
Mystère résolu ?
Vladimir Poutine a déclaré que cette solution était “Absolument stupide”… Le président russe tient à se conformer aux contrats et menace de ne plus livrer de gaz en Europe si cette proposition est adoptée.
Bref : Prendre le risque de geler cet hiver sans chauffage ou continuer de payer la Russie, c’est le dilemme de la Commission européenne. Mais côté Russie, le coup de bluff n’est pas anodin. Couper l’alimentation de l’Europe prive le pays d’une coquette somme : les revenus de la Russie issus du pétrole et du gaz ont atteint un record de près de 97 milliards d’euros depuis le début de l’année, soit 40% de plus que l’an dernier. RDV vendredi pour les négociations de la Commission européenne.