The Exploration Company a levé 150 millions d’euros pour développer une capsule spatiale de transport de fret

The Exploration Company
Publié le
18/11/2024

The Exploration Company (TEC) a annoncé avoir levé 150 millions d’euros pour développer une capsule spatiale de transport de fret.

Pourquoi on en parle ? TEC, la start-up franco-allemande fondée en 2021 par Hélène Huby (sciencepiste, énarque et normalienne), vient tout juste de réaliser la plus grosse levée de fonds en série B du secteur dans l’Union Européenne. H. Huby ambitionne de construire un cargo spatial réutilisable et ravitaillable en orbite, 5 à 10 fois moins cher et avec un développement 3 à 4 fois plus rapide.

Dans les faits : Elle vise à devenir le DHL de l’espace et à devancer ses concurrents : la capsule Dragon de SpaceX, Soyouz des Russes et Shenzhou des Chinois. Son plan en trois étapes : d’abord, « Bikini », un prototype de 60 cm sur 80 cm et 35 kg lancé l’année dernière. Puis, « Mission Possible », une capsule de 2,50 m de diamètre et 1,6 tonne qui transportera 300 kg de fret, lancée en juin prochain.

  • Cerise sur le gâteau : Nyx Earth, une capsule de 4 mètres et 13 tonnes capable de transporter 4 tonnes de fret à l’ascension qui devrait rejoindre l’ISS en 2028. Pour accélérer le processus et obtenir la certification de la NASA, elle a ouvert des bureaux à Houston.

Rappel : La logistique spatiale devrait atteindre 284 milliards d’euros d’ici 2030, grâce à la construction de nouvelles stations spatiales et à la hausse des missions d’astronautes (+ 80 % en cinq ans). Merci aux p’tits nouveaux qui arrivent dans la course (l’Inde, l’Australie, l’Arabie Saoudite, les Émirats…).

  • En clair, selon H. Huby, il y aura deux fois plus de missions de fret vers l’ISS que de missions habitées. Elle a déjà signé 800 millions d’euros de contrats pour couvrir ses frais de développement estimés à 400 millions.

Un peu de recul. Les montants levés par H. Huby sont modestes en comparaison avec ceux de ses concurrents. SpaceX, par exemple, prépare une offre publique qui pourrait valoriser l’entreprise à 250 milliards de dollars. De son côté, TEC, avec les 160 millions levés, est valorisée à 475 millions (soit 0,19 % de la taille du géant américain).

  • Plus encore : Ce sont des fonds publics français et allemands qui ont participé à cette levée. Et maintenant que le public a mis son pied dedans, H. Huby reconnaît que l’avenir de sa boîte dépendra en partie de décisions politiques. De son côté, Musk détient 78,3 % des droits de vote chez SpaceX.

Bref. H. Huby, surnommée la “Musk européenne”, adopte la méthode de l’américain qui donne la priorité à un apprentissage rapide, où l’échec est une occasion de s’améliorer. L’objectif est de tester des prototypes qui passent à l’action aussi vite que possible. Attention tout de même à la comparaison : la structure de H. Huby est plus jeune et se concentre uniquement sur les cargos, alors que SpaceX s’attaque aussi aux cargos et aux lanceurs.