SpaceX a réussi à récupérant le premier étage de sa méga fusée Starship

SpaceX
Publié le
13/10/2024

SpaceX a réussi l’impossible hier en récupérant le premier étage de sa méga fusée après un vol. Une première historique qui lui permet de creuser encore plus l’écart.

Flashback. Depuis septembre, un bras de fer a opposé SpaceX à la FAA, l’administration de l’aviation américaine. La FAA maintenait que l’autorisation de décollage n’arriverait pas avant novembre. Un délai jugé « inacceptable » par SpaceX, qui s’est tout de même préparé à une éventuelle décision in extremis.

  • Comme anticipé, l’autorisation est tombée samedi. SpaceX a donc lancé le 5ème vol test de sa méga fusée Starship, la fusée la plus puissante jamais construite, et aussi la plus grande (≈ 120m de haut) qui a pour but d’emmener des hommes sur la Lune d’ici 2025 et un jour sur Mars.

Rappel : La NASA suit de près ces essais puisque la réutilisation réussie de Starship et de son booster est cruciale pour les futures missions du programme Artemis, qui visent à retourner sur la Lune. Pour ravitailler un Starship en orbite, plusieurs lancements consécutifs seront nécessaires. Le succès de ce vol test était donc essentiel pour la suite du programme spatial.

Jusque là, ils avaient réalisés 4 vols tests qui s’étaient soldés par un demi – succès avec l’atterrissage du 1er étage. Pour le vol d’hier, le programme était différent :

  • Après avoir propulsé Starship hors de l’atmosphère, le booster SuperHeavy B12 devait tenter un atterrissage spectaculaire en revenant vers la base de lancement, où il serait attrapé par des bras géants. Un défi technique inédit.

  • Starship devait ensuite revenir sur Terre au-dessus de l’océan Indien, avec de nouveaux revêtements thermiques pour résister aux conditions extrêmes.

Résultat : « Tout le monde est abasourdi, et je pense notamment SpaceX eux-mêmes, qu’ils aient réussi à le récupérer du premier coup » a déclaré le PDG de Latitude, start-up spécialisée dans les micro-lanceurs.

Un peu de recul : Si SpaceX réussit à rendre à la fois le vaisseau Starship et son booster SuperHeavy réutilisables, les coûts de lancement devraient être drastiquement réduits. Et ce progrès éloigne encore SpaceX de ses concurrents, notamment l’Europe qui peine toujours à maîtriser la réutilisation de ses lanceurs et la Chine, qui débute à peine dans ce domaine.

Bref. Avec ce succès, SpaceX prouve aussi que son modèle fonctionne. En clair, SpaceX ne considère pas la perte de ses véhicules comme un échec lors de vols tests ratés. Leur but est d’augmenter la cadence de lancements pour apprendre des erreurs et continuer de s’améliorer à chaque vol jusqu’au succès ultime. Concrètement, l’entreprise est passée de 13 lancements en 2019 à 99 en 2024 à date du 13 octobre. Simple rappel.