Sam Bankman-Fried : de philanthrope à escroc

Publié le
28/11/2022

À seulement 30 ans, SBF (Sam Bankman-Fried) a réussi à fonder un empire crypto valorisé à plus de 32 milliards de $ avec une fortune personnelle estimée à environ 16 milliards. Mais ça, c’était avant que tout ne s’écroule il y a quelques jours. Explication.

SBF est né en 1992 en Californie de parents professeurs de droit à l’Université de Stanford. Mais SBF est “built different” : il étudie la physique et les mathématiques au Massachussetts Institut of Technology (une des meilleures universités du monde) avant de se diriger par la suite en finance.

En 2013, suite à ses études, SBF travaille comme trader chez Jane Street Capital et se spécialise dans un domaine : l’arbitrage. En clair, ça consiste à trader un actif sur 2 plateformes/places boursières différentes pour tirer profit de la différence des prix.

Sa première entreprise : Alameda.

En 2017, il crée Alameda Research, une entreprise de trading de crypto. Et c’est là que son expérience d’arbitrage chez Jane Street lui a été utile.

Pour faire simple, sa société achetait du Bitcoin aux Etats-Unis pour le revendre plus cher sur le marché japonais ou coréen. Cette différence de prix pouvait atteindre 50% entre les plateformes US et  coréennes : c’est le “Kimchi Premium”. En tout, Alameda récoltera 20 millions de $.

En 2019, SBF lance FTX, sa plateforme d’échange de cryptomonnaies qui devient l’une des plus grandes plateformes du monde attirant de nombreux investisseurs via des levées de fonds. FTX réussit à gagner en popularité grâce à ses investissements dans le milieu du sport. La plateforme a par exemple dépensé plusieurs millions de dollars pour une pub au Super Bowl.

SBF est un soi-disant “altruiste efficace” : son plan était de gagner le plus d’argent possible pour pouvoir en faire don pour les causes qui impactent le plus efficacement le monde. Et c’est lui qui le dit : “je voulais devenir riche non pas parce que j’aime l’argent mais parce que je voulais le donner pour les œuvres caritatives ».

Après l’effondrement de FTX, il a été révélé que SBF avait créé une “porte dérobée” dans la comptabilité de FTX. Grâce à ça, il a pu faire un virement de 10 milliards de $, tirés des fonds des clients, vers Alameda pour jouer avec sur les marchés.

Résultat : entre 1 et 2 milliards de $ ont été perdus. Plus encore, via Alameda, SBF s’est fait un virement de 1 milliard de $ à lui-même. Sans pression.

Maintenant, SBF essaye de sauver FTX et réclame qu’on lui accorde une seconde chance. Mais selon le fondateur du Dogecoin, “il ne faut pas donner aux personnes qui commettent une énorme fraude une seconde chance de commettre à nouveau une énorme fraude”. En clair, la confiance qui lui a été accordée est partie aux Bahamas.

Bref : SBF a fait perdre de l’argent à ses clients et investisseurs. Selon le New York Times, FTX doit de l’argent à environ 1 million de personnes et est endettée à hauteur de 8 milliards de $. Mais au moins il le reconnaît : “I f*cked up”, “multiples times”.