Pourquoi les Etats-Unis investissent dans les puces électroniques ?

Tout a commencé en 2020 quand votre petit frère s’est mis à parler de pénurie de puces.
Pour rappel, les confinements successifs et les problèmes logistiques ont mené à une pénurie mondiale de semi-conducteurs, principalement produits en Asie. Les usines n’ont pas pu maintenir leur rythme de production, ce qui a ensuite impacté d’autres secteurs comme l’automobile, l’électroménager, l’informatique, etc.
À l’approche des élections de mi-mandat, l’administration Biden l’a annoncé : les entreprises high-tech les plus avancées ne pourront plus délocaliser leur production en Chine, et ça pendant 10 ans. La contrepartie ? Un plan de financement de plus de 200 milliards de $ pour booster la recherche et la production de puces aux États-Unis.
Pourquoi on en parle ? Ce plan « made in America » est un enjeu majeur pour les États-Unis qui veulent retrouver une position de leader dans la fabrication de puces à semi-conducteurs.
Et la valeur du marché mondial des semi-conducteurs était de 527,88 milliards de $ en 2021.Le marché devrait passer de 573,44 milliards de $ en 2022 à 1380,79 milliards USD en 2029. Simple rappel.
Parmi les investissements dans le cadre du « Chios and Science Act », 52,7 milliards de $ seront réservés à l’industrie locale des semi-conducteurs, et environ 28 milliards de $, aux subventions et prêts visant à aider à la construction des usines en charge de la fabrication, de l’assemblage et l’emballage de certaines de ces puces.
Objectif : Le « Chips act » de Biden vise à réduire sa dépendance à l’Asie, créer plus d’emplois high-tech et aider les entreprises américaines à rattraper leur retard sur leurs concurrents directs, principalement ceux basés en Chine.
Rappel : De nombreuses entreprises américaines marchent également sur des œufs avec leur partenaire principal : Taiwan, menacé par le risque d’invasion de la Chine.
Taiwan était le principal producteur de semi-conducteurs en 2019 et la Taiwan Semiconductor
Manufacturing Company (TSMC) peut se vanter de sa liste de clients qui comprend entre autres
Apple, Intel, AMD ou encore Nvidia.
Les entreprises américaines à la tête des usines de fabrication de composants électroniques bénéficieront d’un allégement fiscal en plus d’une part de la subvention. Mais cette subvention n’est pas tout à fait gratuite…
Bref : Les entreprises devront investir aux Etats-Unis, démontrer la viabilité de l’entreprise et justifier de son impact social. Ces géants n’ont ni le droit de financer une « entité étrangère préoccupante », incluant la Chine et la Russie, ni de produire leurs technologies les plus avancées en Chine pendant une période de 10 ans.
Et évidemment, l’ambassade de Chine à Washington n’a pas vu ce plan d’un bon cil et a évoqué la « mentalité de la guerre froide ».