OpenAI a signé un partenariat avec le groupe média News Corp pour un montant de 250 millions de dollars sur 5 ans
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Un partenariat a été signé entre le groupe média News Corp (Wall Street Journal, The Times, …) et OpenAI pour un montant de 250 millions de dollars sur cinq ans.
Pourquoi on en parle ? OpenAI fait son shopping chez les médias depuis quelques mois, mais celui-là est tout simplement son plus gros contrat média signé jusque là.
Contexte : Après l’agence de presse américaine Associated Press l’an dernier, OpenAI a signé des accords similaires avec l’allemand Axel Springer (propriétaire de Bild, Business Insider et Politico), Le Monde, l’espagnol Prisa, et le Financial Times. Vient s’ajouter à cette liste le plus important, News Corp. Dans le domaine du visuel, elle a développé une entente avec Shutterstock, une bibliothèque multimédia.
Pourquoi ? Pour les médias, ces accords financiers sont une solution pour compenser les pertes causées par les IA comme Gemini, qui fournissent des réponses directes et des résumés d’articles. Pour OpenAI, ces accords permettent d’avoir accès à des articles de presse à jour et d’entraîner ses modèles d’IA.
Plus encore : OpenAI prend un pied fou à signer ces contrats aussi chers. Les détails financiers sont généralement confidentiels, mais sont estimés par Techcrunch entre 1 et 5 millions de dollars par an. Et ce budget colossal dédié à l’acquisition de contenu pourrait potentiellement écarter la concu et créer des barrières à l’entrée élevées pour d’autres sociétés d’IA qui n’auront pas les moyens.
Et pour nous ? Ces partenariats devraient nous permettre “d’interagir avec le contenu d’actualité pertinent de ces éditeurs via des résumés sélectionnés” et “d’accéder à des informations supplémentaires” selon OpenAI.
Problème : Ces accords arrivent à un moment tendu puisque les entreprises d’IA sont accusées de violation de droit d’auteur. Le New York Times a par exemple porté plainte contre OpenAI, et Scarlett Johansson serait sur le point de le faire suite au vol prétendu de sa voix pour le nouveau modèle d’IA de l’entreprise.
- Les médias, qui saignent déjà du nez à cause des réseaux sociaux, pourraient prendre un tacle de plus. En clair, si un moteur de recherche comme Google intégrait l’IA, il répondrait à la requête d’un utilisateur 75% du temps sans nécessiter de clic vers un site web selon The Atlantic.
Un peu de recul : Tout ça, c’est sans doute juste du show. Il est probable qu’OpenAI ait déjà intégré le contenu des éditeurs dans ses modèles d’IA. Ces accords peuvent donc être vus comme une officialisation pour éviter des actions en justice, comme celle du New York Times. Les éditeurs n’ont donc pas vraiment le choix : accepter un accord ou risquer que leur contenu soit utilisé sans compensation financière.
Bref. Selon N. Pignard-Cheynel, professeure à l’Académie du journalisme et des médias de l’université de Neuchâtel, ces accords pourraient augmenter la dépendance des médias aux géants américains et de réduire leur indépendance. Plus encore, ces accords manquent de transparence et de contrôle éthique, ce qui soulève des questions sur l’influence future des entreprises d’IA qui vont peser lourds dans les finances des médias. En clair, après une décennie d’algos Google et Meta, on pourrait se retrouver dans un monde où Sam Altman controle la distribution de l’information…