Nikola, l'ex pépite de Wall Street, dépose son bilan et prévoit de liquider ses actifs
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Nikola, l’ancienne pépite de Wall Street spécialisée dans les poids lourds électriques et à hydrogène, est en faillite et veut liquider ses actifs.
Pourquoi on en parle ? Nikola était destiné à devenir le Tesla des poids lourds, et le projet faisait rêver les investisseurs : en juin 2020, son action frôle les 2000 dollars après avoir pris 512 % en quatre mois. Aujourd’hui, elle vaut moins de 50 cents.
Flashback. En 2015, Trevor Milton fonde Nikola pour développer des semi-remorques électriques et à hydrogène. Milton devient vite la pépite de Wall Street grâce à son éloquence et son sens du marketing. En 2020, il met les investisseurs avant les bœufs et entre en bourse avant même d’avoir vendu un seul véhicule.
- Problème : Tout bascule avec le rapport de la société de recherche en investissement Hindenburg Research, sorte de Élise Lucet à l’américaine, qui enquête sur la boîte la même année et découvre qu’elle a menti.
Concrètement, le rapport d’Hindenburg révèle qu’une pub mettant en scène le modèle phare de Nikola est truquée. Le camion est sur une pente et n’a pas de moteur : en réalité, l’entreprise n’a pas les technologies qui avaient convaincu les investisseurs. Milton est évincé avant d’être condamné pour fraude.
- Résultat : À son prime, en juin 2020, la capitalisation de la société se rapproche des 25 milliards de dollars. Après l’enquête d’Hindenburg, elle chute à 7,2 milliards (contre à peine 40 millions aujourd’hui).
Comment Nikola a fait pour tenir jusque-là ? Ces derniers mois, Nikola a commencé à livrer quelques camions, et donc redonné espoir aux investisseurs, mais c’est loin d’être suffisant pour être rentable. Aujourd’hui, la société disposerait d’entre 500 millions et 1 milliard de dollars d’actifs (stock, liquidités,...) contre 1 à 10 milliards de dettes et obligations financières.
Un peu de recul. Nikola n’est pas la seule entreprise de poids lourds électriques qui rame, et très peu ont atteint la rentabilité. Les coûts de développement et de production à grande échelle sont très élevés puisque les semi-remorques demandent notamment des batteries plus grosses et plus coûteuses.
Bref. Après moult rebondissements, l’histoire de Nikola s’arrête ici : “Nous avons été confrontés à divers facteurs commerciaux et […] malheureusement, nos meilleurs efforts n'ont pas suffi à surmonter ces défis importants”, a déclaré le DG, S. Girsky.