Nexity va tailler dans ses effectifs et geler les dividendes

Publié le
1/3/2024

Nexity, le premier promoteur immobilier français, est en train de passer un sale quart d’heure : l’entreprise va tailler dans ses effectifs et geler les dividendes.

Pourquoi on en parle ? La crise dans le secteur de l’immobilier commence sérieusement à peser, et les tensions chez le géant Nexity marquent un véritable tournant dans le secteur.

Dans les faits : Pour faire face à l’effondrement du marché du logement neuf, Nexity a annoncé mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi et renoncer au versement d’un dividende cette année. Ces news n’ont bien évidemment rassuré personne : l’action Nexity a chuté de plus de 20% – son plus bas depuis 2009.

Comment en est-on arrivé là ? Le secteur immobilier est dans le même état que la carrière de Pogba. La crise immobilière est en partie due à deux choses:

  • Augmentation des coûts des matériaux de construction, due à la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine.
  • La hausse des taux d’intérêt, qui limite l’accès aux prêts pour les particuliers.

Résultat : Nexity a souffert d’une chute des réservations de logements en nombre (-19%), en valeur (-24%), et des ventes (-30 % par rapport à 2022).

  • Nexity a dû faire Ctrl + Z sur quelques projets, avec un chiffre d’affaires en baisse de 9% à 4,27 milliards d’euros, légèrement en dessous de son objectif réajusté de 4,3 milliards.
  • Point positif : malgré les galères, l’entreprise a réussi à maintenir un résultat net positif à 19 millions d’euros, contre 188 millions en 2022.

Un peu de recul : Nexity est loin d’être seule. Vinci Immobilier et Bouygues Immobilier ont aussi signalé être en PLS, avec des chiffres d’affaires en baisse et des “adaptations organisationnelles” pour faire face à la baisse d’activité.

En clair, Nexity a entamé une restructuration en profondeur pour réduire les coûts : elle se sépare notamment de ses filiales étrangères et de sa branche de services, pour se concentrer sur le marché français et la réduction de son endettement.

  • De l’autre côté, son concurrent Altarea a misé sur une autre stratégie en réduisant son « risque logement » et en investissant dans d’autres domaines : projets commerciaux, logistique, photovoltaïque, ou encore data centers.

Bref. Les entreprises de l’immobilier entrent définitivement dans une nouvelle réalité. Les prix de l’immobilier ancien ont encore chuté de 4% au dernier trimestre 2023 selon l’indice Notaires-Insee, et au vu du manque de soutien gouvernemental, ils n’ont désormais plus d’autre choix que de s’adapter. Ils privilégient le renouvellement urbain et la sobriété foncière, en opposition au modèle traditionnel de construction sur des terrains naturels. Reste à voir si une stratégie fonctionnera mieux que l’autre…