Lydia transforme Lydia Comptes en Sumeria

Sumeria
Publié le
16/5/2024

Si vous avez Lydia sur votre portable, vous l’avez peut-être remarqué : Lydia Comptes est devenu Sumeria.

Pourquoi on en parle ? 13 ans après son lancement, et six semaines après la sortie d’une nouvelle appli pour revenir aux fondamentaux, la fintech française Lydia fait le plus gros virage de son histoire en espérant atteindre la rentabilité.

Dans les faits : On oublie le bleu de Lydia. Sumeria, c’est un vert crocodile, une interface épurée, et bien plus simple que l’appli fourre-tout de Lydia. Son gros plus, c’est la rémunération du compte courant à hauteur de 2% (4% pour les trois premiers mois) à condition d’utiliser la carte Sumeria au moins 15 fois par mois.

  • Fun fact : Après la réf’ à la Lydie, royaume d’Asie mineure où ont été frappées les premières pièces de monnaie, cette fois-ci, c’est un réf à la civilisation sumérienne, pionnière de l’écriture.

Flashback. Tout a commencé avec la fonctionnalité de paiement entre amis qu’on a tous déjà utilisé pour rembourser une bière ou une pizza. Pour se développer et capitaliser sur l’effet du “je te fais un Lydia”, la startup a levé 235 millions d’euros depuis son lancement, et a tout misé sur la croissance du nombre d’utilisateurs, comme toute startup qui se respectait à l’époque.

Problème : Rembourser son ami, c’est super, mais ça ne génère pas un centime pour l’entreprise. Lydia a donc lancé des fonctionnalités dans tous les sens, les a intégrées à l’appli, et a prié pour que ses millions d’utilisateurs se servent de l’appli pour autre chose que le remboursement des amis radins. Mais ces fonctionnalités ont surchargé l’appli et l’ont rendue aussi compliquée qu’une banque traditionnelle…

  • S’ajoute à ça la montée des taux d’intérêt, poussant les investisseurs à demander aux startups de tendre vers la rentabilité – sauf que les produits financiers lancés par l’entreprise ont floppé.
  • De l’autre côté, les concurrents y allaient de plus en plus fort en investissant massivement en France, et pour ne rien arranger, Lydia a souffert des révélations de Balance ton agency sur les méthodes de l’entreprise.

Résultat : Le virage s’impose. Avec le lancement de Sumeria, l’entreprise prévoit d’investir 100 millions d’euros et d’embaucher 400 personnes en trois ans (qui s’ajouteront aux 250 salariés) pour s’attaquer au marché européen. L’objectif est simple : atteindre la rentabilité d’ici 2025, et compter 5 millions de clients contre 2 millions aujourd’hui (8 millions si on compte Lydia).

Un peu de recul : Avec la rémunération des comptes courants, Sumeria ne réinvente pas l’eau chaude. Trade Republic et Revolut la proposent depuis la nuit des temps, offrent même 4% contre 2% pour Sumeria, et ne demandent pas à ce que l’on sorte la CB 15 fois par mois.

  • Si vous suivez Aktionnaire, vous savez aussi que la Banque centrale est sur le point de baisser les taux, des taux sur lesquels s’appuie Lydia pour garantir la rémunération du compte courant à hauteur de 2%.

Bref. L’entreprise vient de solliciter auprès de l’ACPR (l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) et de la BCE un agrément pour pouvoir accorder des crédits, tout comme Revolut qui va aussi se lancer sur ce créneau. Mais la procédure prendra du temps, et Sumeria devra gagner la confiance de ses clients… C’est la raison pour laquelle la fintech a annoncé l’ouverture d’un lieu physique permanent à Paris cet été « sur le modèle du Genius Bar d’Apple ».