Les ventes de voitures électriques ont chuté en Europe
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Les ventes de voitures électriques (VE) ont chuté de 11,3% en un an en Europe.
Pourquoi on en parle ? Les constructeurs européens souffrent, et c’est l’occasion rêvée pour la concurrence de les mettre KO : le constructeur chinois Chery vient de s’installer à Barcelone et ce n’est pas pour y passer ses vacances…
Dans les faits : Sur le total des voitures vendues en un an, la part de VE est passée de 13,7% en mars 2023 à 13% aujourd’hui. Les ventes en Allemagne ont reculé de 28,9% et en Italie, de 34,4% sur un an, ce qui se ressent donc chez les deux leaders : les ventes de Volkswagen ont baissé de 9% et chez Stellantis, de 12,6%.
Comment en est-on arrivé là ? La réduction des aides. Avec le ralentissement économique, dû aux taux d’intérêt élevés, les aides accordées pour l’achat de véhicules électriques ont été revues à la baisse voire supprimées : le bonus écologique en France est passé de 5000 à 4000€, et l’Allemagne l’a carrément supprimé.
L’arrivée de petits nouveaux : La Chine, premier exportateur de voitures électriques au monde et à la tête de 99% des capacités de production mondiale de batteries, est prête à en découdre. Les ventes du géant BYD n’ont augmenté “que” de 13% au premier trimestre (plus faible niveau depuis 2019), donc c’est le moment de se pencher sur le marché européen pour ces mastodontes chinois.
- Après BYD en Hongrie, Chery est le deuxième chinois à poser ses valises en Europe avec une première usine à côté de Barcelone dans le cadre d’une coentreprise avec le groupe espagnol Ebro-EV Motors.
- L’objectif : tout casser en Europe et porter le coup de grâce aux constructeurs occidentaux qui sont en PLS. Tesla vient de licencier 14 000 employés. Simple rappel.
Un peu de recul : contrairement à ce que l’on pense, ils sont les bienvenus dans certains pays d’Europe. L’accord entre Ebro-EV Motors et Chery permet de réindustrialiser le pays (près de 50 000 véhicules pourraient sortir de l’usine à terme chaque année), et prévoit surtout la création de 1600 emplois + la reprise de 600 ouvriers de Nissan qui occupait l’usine avant l’arrivée de Chery.
- Même chose en Italie. BYD a indiqué avoir été contacté par le gouvernement italien pour augmenter la production de voitures dans le pays et mettre fin au monopole de Stellantis. Le groupe est critiqué par la première ministre G. Meloni qui accuse le géant de privilégier les intérêts français au détriment de l’Italie où Stellantis a réduit la production et les emplois.
Bref. Après l’Espagne, d’ici la fin de l’année, Chery commercialisera ses voitures électriques (prix de départ d’un modèle Omoda : 29 000 €) en Italie, puis en Pologne et au Royaume Uni. Mais cette incruste arrive dans un contexte tendu puisque la Commission européenne a lancé une enquête sur les potentielles subventions accordées aux constructeurs chinois par le Parti communiste chinois, et la France et l’Allemagne restent très fermées à tout accueil de ce genre.