Les tensions en Mer Rouge pourraient peser sur l’économie mondiale

Publié le
18/12/2023

Après les géants MSC, Maersk, CMA CGM, c’est maintenant au tour du mastodonte des hydrocarbures BP de suspendre « tous les transits » par la mer Rouge, suite aux attaques des Houthis du Yémen contre les navires.

Pourquoi on en parle ? Ces suspensions en Mer Rouge, point de passage clé du commerce mondial, pourraient lourdement impacter l’économie mondiale.

Contexte : Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis (soutenus par l’Iran) ont lancé des dizaines d’attaques contre des navires qui, selon eux, appartenaient à des sociétés israéliennes ou se dirigeaient vers Israël. Et les attaques se sont accélérées ces dernières semaines, visant surtout des navires qui n’ont aucun lien avec Israël.

  • Quelques heures après l’annonce de BP, un navire norvégien qui se rendait en France a été touché en mer Rouge par un « objet non identifié ».

Résultat : Les principaux armateurs ont renoncé à « l’autoroute de la mer » et son fameux Canal de Suez, où 20 000 navires transitent chaque année. Selon la Chambre internationale du commerce maritime (ICS), 12% du commerce mondial passe normalement par la mer Rouge.

  • Les armateurs vont contourner l’Afrique le temps que les choses se calment, ce qui rallonge le voyage de 40% selon S&P Global, et pourrait entraîner des coûts supplémentaires et des retards a alerté l’ICS.
  • Des coûts supplémentaires vous avez dit ? Les actions des armateurs se sont envolées depuis vendredi : +11% pour Maersk et +20% pour Hapag-Lloyd.
  • C’est aussi un coup dur pour l’Égypte qui gagne plus de 8 milliards de dollars chaque année grâce au canal de Suez. Ces milliards sont vitaux pour le pays en difficulté financière et en discussion avec le FMI pour un soutien financier.
  • 5 millions de barils de pétrole passent chaque jour par la mer Rouge. Action – réaction : le prix du pétrole a bondi de plus de 2% après l’annonce de BP.

Et maintenant ? Les Houthis ont déclaré qu’ils continueraient les opérations maritimes contre Israël tant que les attaques contre Gaza n’arrêteront pas. Les États-Unis ont lancé une opération multinationale pour assurer la protection des navires commerciaux, sans distinction de nationalité. Et en parallèle, les Houthis sont en pourparlers avec des interlocuteurs internationaux pour éviter la débandade.

Bref. Si les suspensions durent, l’économie mondiale ressentirait l’impact (notamment sur les prix) dans les prochains mois. C. Colonna, cheffe de la diplomatie française, a déclaré dimanche dernier durant sa visite en Israël que les attaques « ne peuvent rester sans réponse » et que des options étaient étudiées pour « éviter que cela ne recommence ». Affaire à suivre…