Les projets industriels européens se délocalisent de plus en plus vers les États-Unis

Publié le
10/12/2024

Une étude menée par Trendeo et McKinsey montre que les projets industriels européens se délocalisent de plus en plus vers les États-Unis et l’Inde.

Pourquoi on en parle ? Les investissements européens en Amérique dépassent pour la première fois ceux dédiés à l’Europe.

Dans les faits : Sur les dix premiers mois de l’année, 37 % des montants investis par les groupes industriels européens sont partis outre-Atlantique, contre 33 % sur le Vieux Continent. Pour rappel, l’Europe captait encore 48 % de ces fonds l’an dernier. De son côté, l’Inde pèse désormais un quart des investissements mondiaux, contre seulement 8 % l’an dernier.

Comment en est-on arrivé là ? Un coût de l’énergie deux fois moins cher aux USA qu’en Allemagne, des plans de soutien ambitieux comme l’IRA (Inflation Reduction Act de 370 milliards de dollars), et une réglementation bien plus souple.

Et la France ? Depuis le début de l’année, la France affiche un solde négatif de –15 usines sur le territoire, une première depuis 2016 et en contraste avec les +129 en 2021. Pour couronner le tout : les investissements prévus dans l’industrie sont en baisse de 10 % en 2024. Pourtant, la France possède des atouts, comme son avance sur les technologies comme le quantique, selon M. Dussud.

Un peu de recul. L’UE enregistre son plus haut niveau d’investissements depuis neuf ans (12 % du total mondial en 2024). Problème de répartition : une grande partie des capitaux européens continue de partir à l’étranger (412 milliards de dollars), au détriment de l’investissement domestique (256 milliards).

  • Selon D. Cousquer, fondateur de Trendeo : ”la forte relance industrielle américaine est surtout tirée par des investissements européens”, ce qui confirme les conclusions du rapport Draghi : l’Europe a les moyens d’investir, mais elle regarde trop souvent ailleurs…
  • Malgré tout, l’étude met aussi en lumière la baisse plus globale des investissements industriels de 26 % à l’échelle mondiale.
  • LesLa Chine affiche par exemple un déclin conséquent qui s’expliquerait par l’arrivée à maturité de technologies dans lesquelles ils ont massivement investi ces dernières années, et aux politiques protectionnistes occidentales.

Bref. Les USA creusent l’écart sur le terrain industriel. Et cerise sur le gâteau : les droits de douane de Trump pourraient encourager encore plus d’entreprises européennes à s’installer directement sur place.