La BCE n’avait pas d’autres choix que de baisser les taux compte tenu de la croissance de la zone euro

Christine Lagarde/X
Publié le
30/1/2025

C. Lagarde, présidente de la BCE (Banque centrale européenne), a osé prendre le contre-pied de la Fed (Banque centrale américaine) et baisser les taux de 0,25 point de pourcentage.

Un peu de contexte : C’est la 5e fois que la BCE baisse les taux depuis juin dernier, et cette dernière baisse arrive à un moment tendu : à la surprise générale, la croissance de la zone euro a stagné au dernier trimestre.

  • Rappel : quand la croissance stagne, les banques centrales peuvent baisser les taux pour réduire le coût de l’emprunt, donc relancer les investissements et la consommation, donc la croissance.

En France 🇫🇷 : L’Insee a dévoilé les chiffres de la France hier, et c’est mitigé. Le PIB s’est contracté de 0,1 % au dernier trimestre, à cause de l’instabilité politique (qui a affecté la confiance des ménages, donc leur consommation) et du retour à la normale après l’euphorie des JO.

  • L’année était pourtant bien partie, portée par Léon Marchand durant les JO et surtout la consommation publique (salaires des fonctionnaires, etc.) qui a représenté près de la moitié de la croissance en 2024 (à 1,1%). Oui, vous avez bien lu.

En Allemagne 🇩🇪 : même combat. Le pays a enchaîné deux années de récession et, en plus, a dû réviser ses prévisions de croissance de 2025 à la baisse ce mercredi.

  • C’est donc toute la zone euro qui en pâtit où la croissance a stagné au dernier trimestre, et n’a progressé que de 0,7 % en 2024. C. Lagarde n’avait donc d’autres choix que de baisser les taux…

Et maintenant ? Le marché prévoit d’autres baisses de taux en 2025 puisque l’économie de la zone euro devrait « rester faible à court terme » selon C. Lagarde. Mais l’UE ne compte pas que sur les outils monétaires : un “business plan” a été élaboré pour redresser la compétitivité. Au menu ? Réduction des charges administratives, plan énergétique, et soutien aux industries traditionnelles et aux technologies (IA).

Un peu de recul. Les États-Unis ont aussi publié leurs chiffres hier, et c’est deux salles, deux ambiances. Avec une croissance de 2,8 % en 2024, les États-Unis font mieux que prévu. Et cette perf’ s’explique très largement par la consommation des ménages qui a carrément augmenté de 3,2 % au dernier trimestre.

 

  • Tout va bien du côté du marché de l’emploi avec un chômage qui stagne à 4 %, et l’inflation qui reste sous contrôle à 2,8 %. La Fed pourrait déposer la cerise sur le gâteau en mars avec une nouvelle baisse de taux. What else ?

Bref. En baissant les taux trop vite et trop fort après la pandémie, « la BCE s’est trompée : pour réduire l’inflation, elle a cherché à ralentir la demande intérieure, alors que ce n’était pas le problème. » selon le chercheur en économie N. Goetzmann. Mais comme à Koh Lanta, à la fin, il en reste toujours un : l’Espagne garde la tête hors de l’eau avec un PIB qui a augmenté de 3,2% en 2024.