La confiance des ménages américains est au plus bas

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Publié le
27/3/2025

La conjoncture économique américaine s’est dégradée ces dernières semaines avec une confiance des ménages en baisse. Résultat : ils consomment moins.

Pourquoi on en parle ? La consommation des ménages représentait environ 16 300 milliards de dollars en 2024, soit ≈ 56% du PIB américain. Une baisse de ces dépenses, même légère, pourrait donc rapidement ralentir la croissance du pays.

Dans les faits : Une enquête du Conference Board sur la confiance des consommateurs américains indique qu’elle chute pour le 4ème mois de suite, tombant sous le plus bas niveau depuis la crise inflationniste de 2022.

  • Les perspectives à court terme des consommateurs niveau revenus, investissements et marché du travail sont même au + bas depuis 12 ans (et bien en dessous du seuil qui signale généralement qu’une récession arrive).

Comment en est-on arrivé là ? Les Américains redoutent les impacts de la hausse globale des droits de douane lancée par leur président. La guerre commerciale pourrait relancer l’inflation, pourtant en légère baisse à 2,8% en février contre 3% en janvier. Résultat : les dépenses des ménages ont reculé de 0,2% en janvier.



Pour ne rien arranger, les patrons, eux aussi, ont perdu la foi. L'étude montre que la confiance des chefs de petites entreprises pour le premier trimestre est retombée à son niveau d’il y a un an. La fin de l’euphorie post-élection.

  • En Europe aussi, on vit ce retour à la réalité : fini l’enthousiasme de certains groupes face à ce pays pro-business qui promettait baisses des taxes et dérégulations à gogo, le fameux "vent d'optimisme" évoqué par B. Arnault.

  • Malgré le contre-exemple de CMA-CGM et sa promesse de 20 milliards investis aux USA, les investissements en Amérique ne sont plus la priorité. L’incertitude liée aux annonces du président américain, inattendues et parfois contradictoires, est trop forte : « Ce n’est jamais bon pour le business », résume le président de France Industrie.

Résultat : D. Trump a récemment déclaré que ses tarifs douaniers mondiaux, qui doivent commencer le 2 avril prochain, seraient « probablement plus cléments que réciproques », et pas trop « rudes ». Enfin, c'était avant qu'il annonce des tarifs douaniers sur les importations automobiles qui risquent d'augmenter les prix jusqu'à 12 000 dollars par véhicule. CQFD.

Bref. Même la Fed se montre très prudente. Si face à la baisse de l’inflation, D. Trump voudrait une baisse des taux d’intérêt -qui ont finalement été maintenus la semaine dernière- le président de la banque centrale américaine, J. Powell, lui, attend d’avoir plus de recul sur les impacts de ces politiques.