L’Allemagne est en récession pour la deuxième année de suite

Niki Nagy/Pexels
Publié le
16/1/2025

Le PIB allemand a baissé de 0,2 % cette année après une baisse de 0,3 % en 2023.

Pourquoi on en parle ? C’est la première fois en 20 ans que le PIB allemand se contracte deux années de suite. Selon T. Wollmershäuser, responsable des prévisions à l’institut Ifo, « L’Allemagne traverse de loin la plus longue phase de stagnation de son histoire d’après-guerre ».

Comment en est-on arrivé là ? L’économie allemande ralentit depuis 2018, et c’est à cause de son modèle qui est mis sous pression. L’Allemagne est historiquement un grand exportateur mondial (3e derrière la Chine et les États-Unis) de véhicules, machines ou produits chimiques.

Problème : La concurrence chinoise et la transition coûteuse vers l’électrique affaiblissent le secteur auto et l’industrie manufacturière a vu sa production reculer de 3 % l’an dernier.

  • Résultat ? Les exportations ont reculé de 0,8% en 2024 malgré une reprise globale du commerce, ce qui a mené vers un triste record de faillites (+16,4 % en 2024).
  • Des plans sociaux massifs ont été annoncés comme chez Volkswagen (35 000 licenciements d’ici 2030), Bosch et Continental. L’industrie allemande perdrait 10 000 emplois par mois, et ils ne sont pas compensés.

En parallèle, l’investissement recule. Les dépenses publiques restent faibles (malgré une hausse de 2,6 % en 2024) et les investissements privés diminuent (à cause de la concurrence et de la hausse des coûts énergétiques).

Un peu de recul. La Bundesbank prévoit une croissance de 0,2 % cette année et avertit qu’une nouvelle contraction est possible. Mais la vraie crainte, c’est la hausse des droits de douane de Trump qui pourrait porter le coup de grâce puisque les exportations allemandes dépendent en grande partie du marché américain.

Bref. L’Allemagne est aussi dans une situation politique instable. La chute de la coalition gouvernementale fin 2024 a conduit à des élections anticipées prévues en février, où Scholz sera sans doute battu. Le prochain chancelier devra donc relever un sacré défi : relancer une industrie en perte de vitesse.