La Cour des comptes prévoit un déficit de 15 milliards d’euros pour le système de retraite en 2035 sans nouvelle réforme
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La Cour des comptes a enfin présenté son rapport sur l’état de la caisse des retraites et malgré des “perspectives préoccupantes”, elle estime que le déficit 2035 sera moins grave que celui annoncé par le gouvernement.
Un peu de contexte : F. Bayrou, observateur, a remarqué que la réforme des retraites n’avait pas plu à tout le monde. Et pour convaincre les Socialistes de ne pas voter la motion de censure, il a accepté de rouvrir le dossier. Ce rapport, très attendu, va servir de base aux négociations avec les partenaires sociaux.
Dans les faits : Selon ce rapport, le déficit des régimes de pension devrait atteindre 15 milliards d’ici 10 ans, puis entre 25 et 32 milliards en 2035, ce qui aboutirait à une dette de 470 milliards en 2045.
Problème : La branche vieillesse de la Sécu va faire face à d’énormes besoins financiers, qui pourraient être encore + importants si la réforme de 2023 (avec le passage de 62 à 64 ans), est ré-évaluée, comme le réclament les syndicats.
- À l'inverse, relever l’âge à 65 ans ferait gagner 17,7 milliards.
Quelles solutions ? Actuellement, notre système des retraites fonctionne par répartition : les cotisations des travailleurs financent directement les pensions des retraités. Dans un système par capitalisation, chacun épargne et investit pour se constituer son propre capital retraite.
- Et l’une des pistes envisagées par les acteurs sociaux, mais critiquée par d'autres, c’est ce passage d’un système à l’autre, mais dans ce cas, certaines générations devront à la fois payer pour l’épargne des retraités et la leur dans le futur.
Un peu de recul. La bonne nouvelle, c’est que ces chiffres restent moins alarmants que ceux de F. Bayrou qui parlait de 55 milliards de déficit d’ici 2035. Par contre, la situation reste très compliquée. Il faudra jongler entre les promesses faites à la gauche de toucher à la réforme et la réalité financière alarmante.
Bref. “Il faudra fatalement agir, à travers de nouvelles mesures et de nouvelles réformes” a résumé P. Moscovici, président de la Cour. Les débats (ré)ouvrent le 27 février prochain avec les partenaires sociaux. Affaire à suivre (sur Aktionnaire).