Les fuites mystérieuses de Nord Stream

Comme un jacuzzi, la mer Baltique a subi quelques bouillonnements hier en fin de journée. Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 auraient subi des fuites entraînant l’explosion du gaz à l’approche de la surface. L’Allemagne, déjà très dépendante du gaz Russe, se demande si ce n’est pas un sabotage des Russes.
Contexte
Nord Stream 1, qui relie la Russie à l’Europe via l’Allemagne, est l’un des plus grands gazoducs du monde, et il permet à la Russie d’acheminer son gaz jusqu’en Europe. Sa capacité n’étant plus suffisante, il a fallu construire un Nord Stream 2. Oui, mais l’invasion en Ukraine a empêché sa mise en service.
Depuis les sanctions qui ont suivi l’invasion russe, Poutine a su utiliser l’énergie comme arme, pour nous couper les vivres.
Rappel : Des millions de m3 de gaz sont brûlés afin de réduire les approvisionnements et faire augmenter les prix.
Alors sabotage ou pas sabotage ?
L’Allemagne assure qu’un acte violent a été commis et qu’il ne s’agit en aucun cas d’un accident. Des sismologues suédois ont confirmé la théorie après avoir détecté deux explosions juste avant l’apparition des fuites. Coïncidence ? Je ne crois pas.
Quels impacts ?
Vous le savez sans doute, l’Europe a soif de ce gaz qui lui permet notamment de faire fonctionner ses usines (notamment métallurgiques et automobiles).
Les factures énergétiques sont si importantes que les marges des entreprises sont fortement impactées. Pour préserver leur rentabilité en voie de disparition, les entreprises seront tentées de supprimer des emplois.
Résultat : Les risques de récession deviennent quasiment inévitables en Europe et le ralentissement économique pourrait commencer dès le quatrième trimestre selon Bloomberg. Les scénarios les plus pessimistes prévoient une contraction du PIB européen de 5%, soit une baisse aussi forte qu’en 2009 suite à la crise des subprimes. Et évidemment, il n’en fallait pas plus pour que les prix du gaz ne s’envolent sur le marché.
Les contrats à long terme avec la Russie permettaient à l’Europe de s’approvisionner en gaz à un prix inférieur au marché principal, mais ça, c’était avant… Les achats devront désormais s’effectuer au prix du marché, soit des prix susceptibles de mettre tout un continent en PLS.
Bref : Poutine montre à quel point son emprise sur le gaz est importante. Le message est clair, les Européens devront se passer du gaz russe cet hiver tant les dégâts sont considérables.