Les enjeux du sommet du G20

Publié le
11/9/2023

New Delhi, c’était the place to be ce week-end : N. Modi, premier ministre indien, a réuni les plus grands dirigeants du monde à l’occasion du G20.

Pourquoi on en parle ? Le sommet du G20, ce n’est pas seulement des photos de groupes cringe. À eux seuls, ces vingt pays produisent 85% de la richesse mondiale, et le but avant tout, c’est de trouver un terrain d’entente sur les questions économiques et politiques majeures.

Contexte : Les plus grands dirigeants du monde étaient présents sauf les deux rebelles : le président russe V. Poutine (absent pour la deuxième année consécutive) et le président chinois Xi Jinping (absent pour la première fois). Malgré leur absence, ils ont été au centre des discussions.

Dans les faits : À chaque réunion du G20, les dirigeants doivent signer une déclaration commune pour tirer le bilan. Parmi les enjeux, le plus gros portait sur le conflit en Ukraine puisque l’Occident voulait condamner la Russie de manière claire.

Problème : Les termes “clair” et “déclaration du G20” ne peuvent pas être placés dans la même phrase. Malgré le renforcement des relations entre l’Occident et l’Inde, le Premier ministre N. Modi souhaite rester neutre et continuer à acheter du pétrole russe bon marché.

Résultat : la déclaration finale dénonce l’« emploi de la force » visant à obtenir des gains territoriaux, mais le texte ne fait pas mention explicitement d’une « agression » russe en Ukraine pourtant utilisée en 2022. L’Ukraine a critiqué la déclaration, et la Russie a, elle, qualifié le sommet du G20 de « succès ».

Plus encore :

  • Le G20 a intégré l’Union africaine, un signal fort pour l’Afrique et une victoire diplomatique pour l’Inde qui s’affiche comme leader des pays du Sud.
  • Le G20 n’a pas réussi à appeler à une sortie des énergies fossiles mais soutient pour la première fois l’objectif de tripler les renouvelables d’ici 2030.
  • Un accord de principe a été signé entre les USA, l’Inde, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’UE, la France, l’Allemagne et l’Italie pour un projet ambitieux de « route de la soie” entre l’Inde et l’Europe au Moyen-Orient.

Bref : RDV en novembre 2024 à Rio de Janeiro pour le prochain sommet. Le président brésilien Lula a assuré que V. Poutine recevrait une invitation et qu’il n’y serait pas arrêté malgré un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale émis en mars, qui accuse le président russe de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens.

À noter : Narendra Modi a ouvert le G20 derrière une plaque où son pays était identifié comme « Bharat », soit le plus fort signal à ce jour d’un potentiel changement du nom officiel « India », hérité du passé colonial.