Les émissions de gaz à effet de serre de Google ont augmenté de 13% sur un an à cause de l’IA

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Publié le
4/7/2024

Avec le développement de l’IA, les émissions de CO2 de Google ont explosé.

Pourquoi on en parle ? Tout comme les émissions liées au minage des cryptos dont on parlait beaucoup il y a quelques années, celles liées à l’IA ont augmenté si rapidement qu’on n’a pas eu le temps d’anticiper leurs effets.

Dans les faits : Dans son rapport, Google a annoncé que ses émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 13% sur un an et de 48% en 5 ans à 14,3 millions de tonnes de CO2. Un aller-retour Paris/New York émet environ 1 tonne de CO2 par passager. Simple rappel.

Dans le détail : Ses émissions liées à la consommation électrique, qui représentent un quart des émissions, ont augmenté de 37% en un an. Mais Google n’est pas seul, Microsoft et Amazon font face aux mêmes défis.

Comment en est-on arrivé là ? Le développement de l’IA générative, utilisée pour créer des textes ou des images, demande une grande puissance de calcul fournie par des data centers qui consomment de l’électricité non stop. Pour refroidir le tout, rien de mieux qu’une bonne douche froide qui fait donc également exploser la consommation d’eau.

  • A noter : Une requête à un assistant IA consomme environ 10 fois plus d’énergie qu’une recherche classique sur un moteur de recherche selon Le Monde.

Problème : La demande en électricité pourrait dépasser la capacité de production dans des pays comme l’Irlande ou l’Arabie saoudite selon Bloomberg. Et c’est même déjà le cas dans certaines régions des États-Unis.

Résultat : Les entreprises américaines préfèrent s’associer avec des centrales nucléaires pour fournir directement l’électricité à leurs data centers, plutôt que d’adopter de nouvelles sources d’énergie renouvelable.

  • Ce choix pourrait faire monter les prix pour les autres consommateurs ⟹ compliquer les efforts de réduction des émissions ⟹ augmenter la dépendance au gaz naturel pour remplacer l’énergie nucléaire détournée.

Un peu de recul : Google vise le zéro émission nette d’ici 2030 et Amazon, d’ici 2040, mais l’objectif s’éloigne avec l’arrivée de l’IA générative. Pour leur image, ces entreprises compensent donc une partie de leur empreinte carbone en achetant des crédits d’énergie renouvelable et mettent surtout en avant le rôle que pourrait avoir l’IA dans la lutte contre le réchauffement climatique pour pouvoir mieux optimiser la consommation d’énergie.

Bref. Aucune avancée concrète de l’IA générative n’a encore permis de limiter le réchauffement climatique, mais on attend… Pour rappel, pour atteindre l’objectif des 1,5 °C, il faut réduire les émissions de 45 % d’ici 2030 et atteindre zéro émission nette d’ici 2050 selon l’Accord de Paris.