Les actionnaires ont voté en faveur de la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis

Publié le
17/4/2024

C’est validé : les actionnaires ont voté en faveur de la rémunération de 36,5 millions d’euros (soit un demi Mbappé) de Carlos Tavares, le PDG du groupe auto Stellantis.

Dans les faits : Deux ans après s’être pris un râteau par les actionnaires, C. Tavares a retenté sa chance et c’est passé. Cette coquette somme place C. Tavares en pole position des patrons les mieux payés de l’automobile devant Mary Barra de General Motors (27,2 millions d’euros) et Jim Farley de Ford (19,8 millions d’euros).

Rappel : En France, la rémunération des grands patrons est déterminée par le conseil d’administration de l’entreprise. Dans le privé, leur rémunération est généralement composée d’une part fixe et de bonus comme des stock-options (partie du salaire versée en actions si les objectifs sont atteints).

  • Mais dans le cas de Stellantis, dont le siège est aux Pays-Bas, la loi Sapin II de 2016 qui aurait permis aux actionnaires de bloquer le versement de cette part additionnelle ne s’applique pas. Le vote était donc uniquement consultatif.

  • Le salaire de base du boss reste aussi en réalité à 2 millions d’euros avec un variable de 11,5 millions et une prime de performance de 10 millions. Les 13 millions restants dépendent des objectifs atteints d’ici 2025, donc il ne touchera “que” 23,5 millions pour l’instant et essentiellement en actions.

Pourquoi une telle rémunération ? Grâce à la réussite de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, le groupe a réduit ses coûts opérationnels, ce qui a donc fait exploser son bénéfice à 18,6 milliards d’euros en 2023 – des stats qui écrasent la concu’. La capitalisation boursière du groupe a suivi la dynamique (un x2 en 3 ans) et atteint désormais les 76 milliards d’euros.

Les critiques : L’annonce n’a pas fait l’unanimité, of course. 36,5 millions d’euros, c’est 100 000 euros par jour (pas en cash, vous l’aurez compris) et 500 fois la moyenne de ses employés. D’ailleurs, l’augmentation du PDG serait de 50% sur un an contre 3,7% pour ses salariés.

  • De son côté, le PDG considère cette rémunération conforme à son contrat et juste : « 90% de mon salaire est fait par les résultats de l’entreprise, (…) donc cela prouve que les résultats de l’entreprise ne sont apparemment pas trop mauvais ». C. Tavares a ajouté qu’il vaudrait mieux comparer sa rémunération à celles des gros poissons américains puisque Stellantis tire la grande partie de ses profits aux USA.    

         

Bref. Plusieurs propositions de loi qui visent à limiter les écarts de revenus sont donc de retour sur la table : B. Vallaud, président du groupe socialiste, a déjà annoncé son intention de redéposer une proposition de loi, et C. Tavares a déclaré qu’il se pliera aux règles si une loi est promulguée. En attendant, les actionnaires vont eux toucher 7,7 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions pour l’exercice 2023.