Le salon de l’auto ouvre dans un contexte où le secteur automobile européen est à bout de souffle

Stellantis
Publié le
14/10/2024


La 90e édition du Mondial de l’Auto s’installe à Paris cette semaine. Une fête XXL sans champagne.

Pourquoi on en parle ? Le secteur de l’automobile est en PLS. On parle du pire mois de septembre en 20 ans : les ventes de véhicules neufs sont 15 % inférieures à celles de 2019 en UE, et les immatriculations ont chuté de 23 % en France. Le Salon espère motiver ses 500 000 visiteurs à franchir la porte des concessionnaires.

  • À part Renault (peu présent en Chine) et Ferrari, tous les constructeurs européens ont revu leurs prévisions à la baisse. Volkswagen, Mercedes et Audi vont même fermer des usines, et Stellantis pourrait suivre le mouvement.

Comment en est-on arrivé là ?

1 – La demande chute en Europe, aux États-Unis et en Chine.

2 – En Europe, le prix de l’électricité est 4-5 fois supérieur à celui des USA.

3 – La concurrence des véhicules électriques chinois s’intensifie… Les constructeurs chinois prévoient d’installer des usines en Europe pour éviter les taxes. Selon C. Tavares, s’ils captent 10 % du marché, 1,5 million de véhicules et sept usines seraient menacés. Au total, 13 millions d’emplois européens seraient menacés selon Valeo.

4 – Le gouvernement souhaite baisser le seuil du malus CO2 à 113 g/km en 2024 et le plafond du malus masse sera réduit à 1 500 kg. L. Chatel, président de la Plateforme Automobile, résume : « C’est la double peine. ». Les ventes reculent et les achats sont taxés.

Un peu de recul : Pour l’ONG Transport & Environnement, il ne s’agit pas d’une crise mais d’une transition. Les marges baissent mais sont au-dessus de 5 %, et les constructeurs maximisent donc les profits des modèles thermiques avant 2025, puis miseront sur des électriques à moins de 25 000 euros.

À noter : Les normes CAFE imposent aux constructeurs de réduire de 15 % les émissions moyennes de CO2 par véhicule vendu, sous peine d’amendes. L’UE risque de réclamer entre 28 à 75 milliards d’euros entre 2024 et 2029.

Bref. Malgré tout, hier, E. Macron est monté dans la R5 saluant le 1er véhicule 100% électrique. Selon lui, « C’est une avancée qui montre qu’on transforme et qu’on crée des emplois. Il faut tenir même si la période est difficile ».