Le prix de l’once d’or atteint un record historique de 3 500 $

En pleine incertitude économique, l’or, dernière valeur refuge, a atteint un nouveau record à 3500 dollars l’once, contre 2600 en début d’année.
Pourquoi on en parle ? L’or semble s'imposer comme la valeur refuge ultime, devant le dollar et les obligations américaines.
Dans les faits : L’or, en hausse de 32% depuis le début de l’année, a encore explosé cette semaine en passant de 3 400 dollars lundi, à 3 500 hier.
- Pourquoi ? D. Trump a menacé de tout faire pour virer J. Powell, président de la Fed (Banque centrale américaine) s’il ne baisse pas les taux, seule manière, selon D. Trump, de relancer la croissance économique.
Problème : La stabilité économique des USA dépend de l’indépendance de la Fed, menacée par le président américain qui a récemment qualifié J. Powell d’“immense loser”. “Le renvoi du président de la Fed […] pourrait remettre en question la capacité de la banque centrale à fixer les taux d'intérêt sans interférence politique, et donc les perspectives de stabilité des prix”, résume D. Kalt, économiste chez UBS.
Résultat : Les investisseurs revendent leurs obligations et leurs dollars pour se tourner vers l’or.
Rappel : D'habitude, le dollar et les obligations américaines font office de valeurs refuges. Mais depuis le lancement de la politique douanière de D. Trump, “l'or est devenu le seul véritable actif refuge” selon les analystes de la banque d'investissement Jefferies. Concret, stable, doré et pérenne, il a tout pour lui face à un dollar qui est au + bas depuis 3 ans.
- Concrètement, depuis 2022, les banques centrales du monde achètent + de 1 000 tonnes d’or chaque année en moyenne contre moins de 500 avant. Le but : diversifier leurs réserves et moins dépendre du dollar qui perd en valeur.
- Cerise sur le gâteau : le Fonds Monétaire International (FMI) vient de revoir à la baisse sa prévision de croissance pour les USA, passant à 1,8% en 2025. Toujours plus d’incertitude…
Un peu de recul. Donald Trump peut-il vraiment virer J. Powell ? Légalement, non. Mais la Cour suprême, à majorité républicaine, travaille sur d’autres cas de responsables d’agences indépendantes licenciés par D. Trump, et si elle se range de son côté, J. Powell pourrait être menacé. Mais malgré les menaces, D. Trump a déclaré hier soir qu'il n'avait pas l'intention de virer J. Powell.
Bref. Selon Goldman Sachs, l'once d'or pourrait monter à 4 000 dollars d'ici à mi-2026. Et c’est loin d’être fini : si J. Powell reste et finit par baisser les taux, comment savoir s’il le fait de lui-même ou pour s’aligner avec les envies de D. Trump ?