Le conseil d’administration d’Atos choisit le plan de David Layani pour lancer sa restructuration financière

C’est officiel : le conseil d’administration d’Atos choisit le plan de David Layani pour lancer sa restructuration financière.
Qui est David Layani ? À 22 ans, il vend sa voiture et emprunte de l’argent à son oncle pour créer OnePoint, entreprise spécialisée dans la transformation numérique des sociétés.
- Au même moment, il se lance dans le rachat de sociétés en difficulté, et ça marche plutôt bien : il en acquiert une dizaine en 20 ans.
- Mais là, c’est différent : Malgré sa position de premier actionnaire, avec ≈ 11% des parts, Layani ne s’est jamais attaqué à un aussi gros calibre qu’Atos, donc forcément, il y a des doutes sur le fait qu’il puisse relancer la boîte.
Rappel : Atos doit faire face à ses 4,6 milliards d’euros de dette (dont 3,65 qu’elle doit rembourser d’ici fin 2025).
Qu’est-ce qui est prévu ? El Plan du Professor Layani, rejoint par ses partenaires Butler et Econocom, prévoit de transformer 2,9 milliards d’euros de dette en fonds propres (actions), pour éviter de rembourser cette partie de la dette ni les intérêts associés. Atos devra aussi lever 1,5 milliards d’euros sous forme de dette, et D. Layani prévoit d’injecter 250 millions d’euros dans l’entreprise.
- Plus encore : Jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale, l’Etat s’était engagé à racheter les activités stratégiques d’Atos (supercalculateurs et produits de cybersécurité) pour 700 millions et 1 milliard d’euros. Les activités de pilotage des systèmes de contrôle nucléaire pourraient aussi être rachetées par EDF ou une entreprise du secteur.
- Niveau croissance : D. Layani veut faire passer le chiffre d’affaires de 9,6 milliards d’euros en 2024 à 10,6 en 2027, la marge d’exploitation de 4,4% à 7,7 % et multiplier le flux de trésorerie par 7.
- Pour finir : La participation de Layani au capital d’Atos augmentera jusqu’à 20%, et certains évoquent la possibilité qu’il en devienne le directeur général.
Un peu de recul : Le pari est encore loin d’être gagné. Après avoir manqué la belle époque post-Covid, Atos doit faire face à un marché en croissance modérée, estimée à 4-5 % pour 2024. Plus encore, Atos doit gérer des contrats peu rentables hérités de la précédente direction.
- Sous la nouvelle direction, l’entreprise a pour ambition de transformer ses activités d’infogérance pour se tourner vers des services plus modernes (cloud, données et IA notamment). Cette transformation impliquera des formations, des embauches et des licenciements.
Bref. À court terme, les prévisions pour Atos restent prudentes. Le chiffre d’affaires devrait stagner à 9,6 milliards d’euros en 2024 et 2025. L’accélération pourrait arriver dès 2026, avec des prévisions de revenus dépassant les 10 milliards d’euros et une croissance potentielle de 6,5 % en 2027. Malgré tout, les investisseurs ne sont pas convaincus : le plan de D. Layani prévoit une dilution massive de l’entreprise (augmentation du nombre d’actions qui réduit donc mécaniquement la participation de chaque actionnaire). Résultat : l’action a chuté de près de 18% hier.