Le bénéfice de Totalenergies a chuté en 2024 mais le géant reste une machine à cash
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Après deux années records, TotalEnergies est de retour sur Terre avec un bénéfice net en chute de 26 % à 15,8 milliards de dollars en 2024.
Un peu de contexte : Malgré cette baisse, la major française reste une machine à cash. Contrairement à ses concurrents comme Shell et Chevron, qui ont ralenti, TotalEnergies a affiché une hausse de 8 % de son bénéfice net au dernier trimestre, ce qui est supérieur aux attentes des analystes.
Comment en sont-ils arrivés là ? Un grand merci au gaz naturel liquéfié (GNL), devenu un axe stratégique incontournable : le résultat opérationnel de la branche a augmenté de 35 % sur un an en fin d’année, porté par la hausse des prix du gaz européen. TotalEnergies a aussi vu son activité dans l’électricité croître de 19 % et son segment raffinage-chimie progresser de 32 %.
- Rappel : La guerre en Ukraine a forcé l’Europe à se détourner de la Russie, mais ironie du sort, TotalEnergies continue malgré tout d’importer du GNL russe, faute de sanctions européennes sur ce segment.
- À noter : Son modèle “mutli-énergie » lui permet de se démarquer en étant présent sur différentes chaînes de valeurs énergétiques, et de diminuer le risque en cas de fluctuations sur un marché.
Et maintenant ? La société a confirmé envisager de racheter 2 milliards de dollars de ses propres actions par trimestre et a annoncé rincer les actionnaires avec un dividende de 3,22 euros par action au titre de l’exercice 2024 (+7 %).
- TotalEnergies se rapproche toujours plus de la terre promise : les USA, premier exportateur mondial de GNL, marché sur lequel le géant mise gros. Le PDG P. Pouyanné a semé le doute en 2024 en évoquant une possible cotation principale à New York, mais ce sera finalement une introduction d’actions ordinaires aux États-Unis, où 40 % des actionnaires du groupe sont déjà basés.
Un peu de recul. La belle époque des prix élevés du pétrole et du gaz post-Covid et post-invasion russe semblent se terminer, donc pour compenser cette perte, en 2025, TotalEnergies a une solution simple : augmenter sa production. Un tiers de ses investissements seront dédiés à de nouveaux projets dans le secteur du pétrole et du gaz cette année pour augmenter sa production d’hydrocarbures de plus de 3 %.
Bref. Plus le groupe se rapproche des USA, plus il s’éloigne des normes européennes : la majorité de ses investissements (17,5 milliards de dollars) sont orientés vers les énergies fossiles contre 4,5 milliards pour les énergies renouvelables. TotalEnergies assure respecter, voire dépasser, ses objectifs climatiques, mais derrière la communication optimiste, la réalité ramène sur Terre : les énergies fossiles représentent encore 90 % de son activité.