La visite d’Emmanuel Macron en Chine

Publié le
4/4/2023

« Je croyais que j’étais en dépression, mais en fait j’étais juste en France”. C’est un peu le mood d’Emmanuel Macron en ce moment. Pour “prendre l’air” le Président sera reçu cette semaine par le président chinois Xi Jinping, aka le BFF de V. Poutine.

Contexte : Pendant sa dernière visite en Chine en 2018, E. Macron avait promis d’y retourner tous les ans. Mais il n’y est retourné qu’une fois en 2019, à cause de ce jeune homme qui a mangé une chauve-souris et déclenché une pandémie mondiale.

Dans les faits : E. Macron se rend en Chine dans le cadre d’une visite d’État du 5 au 8 avril, et il n’y va pas seul : il sera accompagné d’Ursula Von Der Leyen, présidente de la commission européenne, et d’une dream team composée d’une soixantaine de chefs d’entreprises (Airbus, EDF, Alstom, Véolia, etc.) en mesure de consolider les relations économiques entre les deux pays.

Les enjeux : Après avoir échoué avec Poutine, E. Macron veut tenter de faire du pied à XI et réengager le dialogue avec Pékin pour aborder les sujets du moment :

L’Ukraine, la priorité : La Chine, qui, on le rappelle, a une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, est le seul pays qui peut changer la donne dans le conflit. Xi Jinping s’était rendu à Moscou le mois dernier pour rappeler son amour pour V. Poutine, et il avait apporté un plan de paix que l’Occident a rejeté. Mais selon l’entourage du président, la France voit une brèche pour prolonger le dialogue entre Pékin et Kiev.

Signatures de contrats : La soixantaine de chefs d’entreprises ne vont pas en Chine pour visiter les temples : le gouvernement leur a fait savoir que des contrats étaient à la clé. En 2019, E. Macron avait décroché un contrat de 30 milliards d’euros pour Airbus, et des négociations seraient en cours pour de nouvelles commandes d’avions. Plus globalement, cette visite sera importante pour les 2000 entreprises françaises installées en Chine.

Commerce : La Chine est le deuxième partenaire commercial de l’Europe avec + de 795 milliards d’euros de biens et services échangés en 2021. L’Europe importe plus de marchandises de Chine que tout autre État, et le marché chinois de 1,4 milliard de consommateurs reste un jackpot pour les exportations européennes de voitures, produits pharmaceutiques, etc. Mais E. Macron va sans doute parler du déficit commercial (imports > exports) vis-à- vis de la Chine qui a atteint les 40 milliards d’euros.

Bref : Les tensions avec les USA autour de Taïwan, les politiques américaines qui pèsent sur le développement des technologies chinoises, ou encore les questions des droits humains pourraient aussi être abordées. Mais doucement parce que Pékin n’aime pas qu’on mette le nez dans ses affaires intérieures. L’exécutif a fait savoir à France Inter que le président ne parlera pas de Taïwan, « sauf si les autorités chinoises le souhaitent ».