Kering a vécu sa pire journée depuis 1992 en chutant de 12% en Bourse

Publié le
21/3/2024

Kering (Gucci, Balenciaga, YSL, & co.), le numéro 2 mondial du luxe, a vécu sa pire journée depuis 1992 après avoir mis en garde contre une baisse des ventes.

Pourquoi on en parle ? Kering n’est pas tombé seul puisque le groupe a fait paniquer les investisseurs et emmené la plupart de ses concurrents avec lui : LVMH (-1,6%), Richemont (-2,2%), Prada (-2,3 %) et Burberry (-3,3%).

Dans les faits : François Henri Pinault, PDG du groupe, a annoncé une chute des ventes de Gucci de 20%, et une baisse des revenus du groupe de 10% au 1er trimestre 2024. Résultat des courses : – 12% pour Kering hier.

Comment en est-on arrivé là ?


1. Le marché du luxe est en pleine réorganisation et diversifie sa proposition de produits pour mieux répondre aux attentes. Et pendant que tout le monde se bouge, Kering reste à la traîne avec une forte concentration :

  • Gucci représente plus de 50% des revenus du groupe
  • Le marché Asie Pacifique représente plus de 30% des ventes de Kering«
  • La maroquinerie représente plus de 50% de ses revenus.


2. Gucci, c’est du doré, des paillettes, du bling-bling… Mais le Gucci Gang a disparu avec Lil Pump : aujourd’hui les consommateurs veulent de la “quiet luxury”, soit des designs discrets et minimalistes, notamment en Asie-Pacifique.

Résultat : Kering, qui devrait en théorie bénéficier de l’avantage d’un conglomérat pour compenser les pertes grâce à la diversité de ses actifs, se retrouve dépendante d’une marque qui n’est plus à la mode.

Et maintenant ? Kering est en pleine mutation. Le groupe a nommé Sabato De Sarno (connu pour son design minimaliste) à la tête de Gucci en 2023. En parallèle, F-H. Pinault a déjà annoncé investir massivement pour se réorganiser et développer de nouveaux segments d’activités :

  • Lancement du segment beauté avec Kering Beauté en 2023

  • Acquisition de maisons comme Creed (Maison de haute parfumerie, très rentable), et prise de participation à hauteur de 30% dans la marque Valentino avec option d’achat. Concrètement, ces entreprises établies et rentables complètent le portefeuille de marques, et ouvrent surtout la voie à la diversification de Kering.

Bref : Encore et toujours Kering pour faire paniquer le secteur. 2024 semble être un tournant important pour le groupe. Les retours sur la nouvelle collection de Sabato sont déjà très positifs, et les perspectives économiques devraient s’éclairer avec la baisse des taux en Occident, et l’éventuelle relance économique en Chine.