Honda et Nissan, respectivement 8e et 9e constructeurs automobiles mondiaux, seraient en discussion pour fusionner et prendre la 3e place mondiale.

X/Nissan-Honda
Publié le
18/12/2024

Honda et Nissan, respectivement 8e et 9e constructeurs automobiles mondiaux, seraient en discussion pour fusionner et prendre la 3e place mondiale.

Dans les faits : Nissan vient de sceller le divorce avec son partenaire depuis 25 ans (Renault) devant les caméras du monde entier. Ce projet de fusion avec Honda, 2e constructeur japonais valorisé à plus de 40 milliards d’euros, contre seulement 8 pour Nissan, lui permettrait de revenir dans la course après une année difficile.

Comment en est-on arrivé là ?

  • Depuis la fuite en valise de C. Ghosn, ex-PDG de Renault – Nissan, l’alliance a été fragilisée. Les projets communs sont décidés au cas par cas, et juridiquement, Renault Group (RG) et Nissan sont des concurrents. RG en a même profité pour aller voir ailleurs pour des partenariats avec Geely ou Volvo Trucks.

  • L’action Nissan est en baisse de 25 % en 2024, 9 000 emplois ont été supprimés, et ses capacités de production réduites de 20 %. Ses ventes stagnent aux USA et en Chine, et son bénéfice net a chuté de 94 % au 1er semestre.

L’intérêt pour Nissan : cette fusion vise à concurrencer Tesla et les marques chinoises dans l’électrique, tout en s’imposant au Japon face à Toyota. Honda y voit aussi une opportunité d’utiliser les usines de Nissan aux États-Unis et au Mexique pour contourner les droits de douane que nous cuisine D. Trump.

Et Renault ? Tout roule. RG possède encore 35,71 % de Nissan valorisés à 14 milliards d’euros, qu’elle aurait été contrainte de vendre à perte si Nissan continuait sur cette voie… Aujourd’hui, la fusion redonne espoir aux investisseurs qui pensent que RG pourrait revendre ses titres à un meilleur prix puisque l’action Nissan a bondi de 23 %, atteignant un record vieux de 50 ans.

  • L’action RG a, elle, grimpé de 6% depuis l’annonce.

Un peu de recul. Ce n’est pas la fusion du siècle : les actionnaires d’Honda ont peur que Nissan devienne un boulet. C’est simple, Honda et Nissan produisent les mêmes voitures pour les mêmes marchés : ils vont donc créer des synergies mais pas vraiment de croissance externe, sans compter qu’ils seront sans doute limités par la rivalité historique entre les ingénieurs des deux groupes.

Bref. Un potentiel win-win, même pour le gouvernement japonais qui félicite ce rapprochement puisque Nissan évite de tomber dans les mains d’un concurrent chinois ou taïwanais (Foxconn).