Hermès et Renault surpasse leur secteur au 3ème trimestre
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À la fin, il n’en reste que deux : les français Hermès et Renault sont les seuls de leurs secteurs respectifs à s’en sortir alors que le luxe et l’automobile saignent du nez depuis des mois.
Dans les faits :
- Le chiffre d’affaires de Renault a augmenté de 5 % au troisième trimestre, et l’action est désormais en hausse de 13 % depuis le début de l’année. Pour rappel, BMW c’est – 25 %, Volkswagen -18 %, et Stellantis – 40 %.
- De son côté, Hermès affiche une hausse des ventes de 14 %, et l’action a pris 10 % en 2024 contre -13 % pour LVMH, – 20 % pour L’Oréal, et la glissade de 40 % pour Kering.
Comment en sont-ils arrivés là ? Ils ont pris leurs distances avec la Chine, où la croissance patine, pour imposer une croissance à deux chiffres en Europe.
D’un côté, on a Renault qui est peu présent en Chine et en Amérique du Nord où la demande n’est plus au RDV. L’entreprise a aussi lancé de nouveaux modèles qui ont boosté les ventes de véhicules plus chers et à plus forte marge. Ce « mix produit » favorable a contribué à compenser la baisse des volumes de vente et le ralentissement global du secteur automobile.
De l’autre, on a Hermès qui profite d’une tendance stable en Chine : les ventes en Asie (hors Japon) ont progressé de 1 % au troisième trimestre.
Mais là où c’est exceptionnel, c’est que les deux entreprises ont réussi l’impossible : performer hors de la Chine.
- Renault : L’entreprise a immatriculé 1 175 762 véhicules sur le trimestre en Europe, en hausse de 3,1 %.
- Hermès : Les ventes en Europe (hors France) ont augmenté de plus de 18% grâce à la solidité de la demande locale et aux touristes.
Un peu de recul : La réindustrialisation en Europe commence à porter ses fruits. Les entreprises qui produisent localement, comme Inditex (Zara), Bosch, ou Renault avec sa R5 « made in France », tiennent mieux face aux turbulences. Les exemples de Bosch (+166 % depuis la relocalisation en 2021) et Schneider Electric (+73 % en un an) confirment que produire en Europe est peut-être la tendance de demain.
Pourquoi ? Ceux qui produisent à la maison ne dépendent pas autant du commerce mondial. Alors que d’autres subissent les problèmes de chaînes d’approvisionnement et les tensions géopolitiques. Cette indépendance devient un enjeu majeur, et une nouvelle tendance pourrait émerger dans les décennies à venir.
Bref. Pas de quoi sabrer le champagne tout de suite. Hermès affiche de meilleurs chiffres que ses concurrents, mais a tout de même connu son pire trimestre depuis 2021. Heureusement, la demande pour ses sacs à main emblématiques et sa clientèle fidèle l’aide à garder la tête hors de l’eau. Du côté de Renault, ça tient, mais les immatriculations ont quand même chuté de 5,6 % sur un an.