Guerre en Ukraine : D. Trump tente le passage en force pour trouver un accord de paix

V. Zelensky/X
Publié le
17/2/2025

Après 1088 jours de guerre, les États-Unis s’apprêtent à réunir des négociateurs russes et ukrainiens en Arabie Saoudite pour tenter de trouver un accord de paix.

Dans les faits : Trump veut apparaître comme l'homme de la situation, mais pour y parvenir, il devra relever plusieurs défis de taille...

  • La démilitarisation de l’Ukraine ? En 2022, la Russie l’exigeait. Mais aujourd’hui, l’armée ukrainienne compte un million de soldats.

  • Gains territoriaux ? La Russie contrôle quatre régions du sud et de l’est (≈ 20 % de l’Ukraine), et la Crimée, annexée depuis 2014. L’Ukraine, de son côté, a repris 550 km² et Koursk. Un gel du conflit semble probable, même si la Russie a déjà inscrit ces territoires dans sa Constitution.

  • Qui protège l’accord de paix ? Pour l'humiliation complète, c'est l'Europe qui devra s'en occuper selon D. Trump.

Problème : Ce processus met de côté les demandes de Zelensky mais aussi celles de l’UE qui se fait humilier. L'idée ? D. Trump veut éviter le chaos de 2014 avec trop d’acteurs autour de la table. Sauf que pour l’UE, être mise sur la touche après avoir tout parié sur l’effondrement de l’économie russe, ça pique. E. Macron parle d’un "électrochoc" et veut réunir les dirigeants européens à Paris pour décider de la suite.

Plus que tout : La paix, mais à quel prix ? Le slogan trumpiste "finies les guerres sans fin" a déjà montré ses limites suite à l’accord avec les talibans en 2020 qui a mené vers le chaos en Afghanistan en 2021. Même chose pour son plan de paix Israël-Palestine en 2020 quand il n’avait consulté qu’une seule des deux parties.

  • N. Tenzer, expert en géopolitique, met en garde : l’accord Trump-Poutine pourrait juste offrir à la Russie le temps de se réarmer, pour attaquer plus tard, et cette fois-ci, l’Europe pourrait être la prochaine cible.

Où en est-on ? D. Trump a proposé un accord de protection de l’Ukraine contre l’accès aux terres rares du pays (≈ 500 milliards de dollars de métaux rares), mais l’offre a été refusée par V. Zelensky qui exige une meilleure protection des intérêts de l’Ukraine. Malgré tout, D. Trump a déclaré hier soir qu’il “travaillait dur” et que V. Poutine voulait rapidement en finir avec la guerre.

Bref. Évidemment, ces sujets géopolitiques ont des enjeux économiques majeurs, et d'ailleurs, l’espoir de paix booste les bourses européennes... même si toutes les entreprises n'en bénéficient pas. Les secteurs de la Défense et de l’énergie reculent, alors que l’aviation profite de la baisse attendue des prix de l’énergie. L’euro grimpe face au dollar, et le rouble en profite aussi. L’or, lui, continue de monter, signe que les investisseurs restent prudents malgré tout.