Gaz russe : l’UE fait bloc

Publié le
27/7/2022

Le gaz russe, encore ? Oui, on pourrait croire qu’entre l’inflation et le gaz, notre vocabulaire est limité. Mais les dernières nouvelles sur le sujet sont “game changing” : les pays de l’UE se sont entendus pour faire bloc à une décision drastique de Poutine. Bien teasé, ça va ? Allez, on vous explique.

La nouvelle mesure russe

Mardi, Gazprom, le géant du gaz russe, a commencé à réduire drastiquement ses livraisons de gaz à l’Europe via le gazoduc Nord Stream. Sans rentrer dans les détails de chiffres, le gazoduc nous enverra 20% de ses capacités de production, contre environ 40% actuellement. Pourquoi ?

La Russie évoque un problème de maintenance du gazoduc. Mais même François Pignon aurait de quoi douter de cette excuse. Selon l’Allemagne, il s’agit d’une décision « politique » et d’un « prétexte » de la Russie lui permettant de riposter contre les Occidentaux, face aux sanctions qui lui ont été imposées.

Pourquoi on en parle ? La Russie, ce n’est pas n’importe qui, c’est le principal fournisseur en gaz de l’Europe : le Vieux Continent est dépendant du gaz russe. Donc de telles réductions d’exportation nous coûtent cher :

  • Les prix explosent : hier, les prix du gaz européen ont atteint un plus haut niveau depuis le record historique de mars, à cause de l’annonce.
  • La croissance en prend un coup : selon la Commission européenne, un arrêt des flux vers l’UE pourrait réduire jusqu’à 1,5% le PIB de l’UE si l’hiver est froid et si la demande n’est pas réduite.

Solution : l’UE fait bloc

Mardi, en réaction à l’annonce, les pays de l’UE se sont mis d’accord pour que chaque pays fasse « tout son possible » pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d’au moins 15% par rapport à la consommation moyenne sur la même période.

En réalité, à travers cet accord, l’union vole au secours de l’Allemagne, très dépendante du gaz russe. Et les calculs sont bons, Kévin : l’Union cherche à éviter un choc majeur sur la première économie européenne, qui se répercuterait sur ses camarades.

Bref : “En économisant du gaz maintenant, nous serons mieux préparés. L’hiver sera beaucoup moins coûteux et plus facile pour les citoyens et l’industrie de l’UE” a déclaré le ministre tchèque de l’Énergie, qui se réjouit de l’accord. Mais la décision ne plaît pas à tous : la Hongrie, par exemple, dénonce un accord « injustifiable, inutile, inapplicable et nuisible ».