Dave Calhoun, le CEO de Boeing, quittera son poste à la fin de l’année

Publié le
26/3/2024

Dave Calhoun, le CEO de Boeing, est au bout du rouleau : il quittera son poste à la fin de l’année.

Pourquoi on en parle ? Plus que D. Calhoun, c’est toute une entreprise (≈ 145 000 employés) qui est au bout du roll’s : depuis la fameuse porte qui s’est envolée en plein vol début janvier, Boeing a multiplié les incidents et l’action est en chute libre de près de 25% depuis le début de l’année. La question maintenant : est-ce que l’entreprise pourra sortir la tête de l’eau ?

Flashback : D. Calhoun était justement arrivé en 2020 pour redresser la barre : en 2018-2019, deux Boeing 737 MAX 8 s’étaient crashés en Indonésie et en Éthiopie, faisant 346 morts et entraînant l’immobilisation du 737 MAX pendant 18 mois et l’imposition de changements dans le système de contrôle en vol. Cette crise a coûté 20 milliards de dollars à l’entreprise selon le New York Times.

Dans les faits : D. Calhoun n’est pas le seul à quitter le cockpit. Boeing a aussi annoncé le départ de L. Kellner, président du conseil d’administration et celui de Stan Deal, figure de proue de Boeing Commercial Airplanes. Ces changements soudains semblent illustrer une volonté de réforme et de renouveau au sein de la compagnie, après des années de crises et de défis sans précédent.


Et maintenant ? L’entreprise cherche un nouveau DG, ce qui montre une volonté de se tourner vers le sujet qui a toujours posé problème : la culture d’entreprise. Boeing a toujours été pointé du doigt pour une culture d’entreprise trop axée sur les objectifs financiers et une relation un peu douteuse avec la FAA, le régulateur américain.

  • Rappel : Le carnet de commandes d’Airbus écrase celui de Boeing avec environ 8 500 appareils à produire sur les 20 prochaines années, contre 5 914 chez Boeing. Les investisseurs mettent donc la pression puisqu’ils veulent un rythme de production plus élevé.

  • L’audit réalisé par la FAA sur la chaîne de production du 737 Max de Boeing a révélé de nombreux problèmes. La FAA avait donc donné 90 jours à l’entreprise pour proposer un plan dans le but de résoudre ses « problèmes systémiques de contrôle de qualité ».

Plus encore : Boeing est autant sous la pression des autorités réglementaires que de ses salariés et de la concurrence d’Airbus. United Airlines a par exemple renoncé à une commande de 270 avions 737 MAX 10. Simple rappel.

Bref. Le dirigeant a assuré à ses salariés qu’il allait poursuivre sa tâche jusqu’au bout : « Nous allons réparer ce qui ne fonctionne pas et nous allons remettre notre entreprise sur la voie du redressement et de la stabilité ». Quoi qu’il en soit, les investisseurs n’ont retenu qu’une chose : il part. Résultat : l’action a pris 1,3% hier.