Caroline Ellison témoigne au procès de SBF

C’est l’heure de faire le bilan du témoignage de Caroline Ellison dans le fameux procès de Sam Bankman-Fried, l’ex-PDG de la plateforme crypto FTX.
Pourquoi on en parle ? C. Ellison, que l’on attendait autant qu’un A. Dupont en retour de blessure, est le témoin vedette de ce procès puisqu’elle était son ex-petite amie et surtout PDG de Alameda, la société qui avait accès aux fonds des clients de FTX grâce à une “porte dérobée”. Et son témoignage n’a pas déçu. Voici les infos essentielles.
1) Des bilans opaques : SBF, qui lui avait tout simplement ordonné de commettre des “crimes”, lui aurait demandé de produire plusieurs exemplaires différents de leurs bilans financiers. Concrètement, il y avait des bilans externes pour les investisseurs et les créanciers de l’entreprise, puis… les bilans internes.
Qu’est-ce qu’on y retrouve ?
- Les milliards de dollars de fonds des clients FTX qui transitaient entre les filiales. Alameda aurait pompé ≈ 14 milliards de dollars sur les comptes de FTX selon C. Ellison : « Je m’inquiétais […] du fait que les gens allaient apprendre la vérité et que les clients allaient retirer trop d’argent en même temps ».
- Certains investissements comme celui dans la startup IA Anthropic.
- Un schéma qui permettait aux dirigeants de mener la vie de roi : ils contractaient des prêts sans échéance qu’ils ne remboursaient… jamais. Et le tout, financé par les fonds des clients de FTX.
PS : Le bilan divulgué par Coindesk en 2022 et entraîné le bank run (littéralement “course aux guichets”) était bien un bilan externe. On vous laisse imaginer la tête du bilan interne…
2) Des pots-de-vin : Pour retirer les 1 milliard de dollars gelés par le gouvernement chinois sur la plateforme d’échange OKX, Alameda a d’abord tenté de créer des comptes en utilisant l’identité de prostituées thaïlandaises sur OKX pour retirer progressivement les fonds, sauf que ça n’a pas marché. Ils ont donc versé un pot-de-vin de 150 millions de dollars à la Chine.
3) Une manipulation de l’opinion : SBF voulait racheter Forbes pour continuer d’influencer l’opinion publique. Concrètement, la méthode de calcul de Forbes faisait gonfler la fortune de SBF (estimée à 24 milliards en 2022), ce qui lui a permis d’éviter toute suspicion de la part des autres médias, investisseurs, etc.
4) Et en bonus : Ellison tenait un Google doc intitulé “les choses qui font flipper Sam” et vous vous en doutez, on y trouve du croustillant comme “pousser les régulateurs à s’attaquer à Binance”, “racheter Snapchat” ou encore “lever 1 milliard de dollars auprès du prince d’Arabie Saoudite MBS pour couvrir les pertes”…
Bref : L’objectif semble être rempli. Pour rappel, l’enjeu principal pour C. Ellison est de démontrer que SBF était tout à fait conscient de l’état de santé de ses entreprises et qu’il est à l’origine des fraudes.