Atos a reçu 4 propositions financières pour son sauvetage
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L’affaire Atos ressemble de plus en plus à l’embrouille entre Drake et Kendrick Lamar : des rebondissements chaque jour et un affrontement entre deux hommes qui veulent en découdre.
La dernière news en date : le géant français des services du numérique a reçu 4 propositions financières pour son sauvetage, et se donne jusqu’au 31 mai pour choisir.
Quelles sont ces offres ? La première, celle de l’américain Bain Capital, a déjà été recalée par Atos. Il en reste donc trois, dont celle d’un groupe de créanciers qui représentent plus de la moitié des 4,9 milliards de dette d’Atos, et qui ont trouvé un accord de principe pour apporter des financements.
- Concrètement, ils proposent d’abandonner 2,4 milliards de dettes et d’apporter 1,2 milliard d’argent frais + l’alliance à un industriel pour devenir actionnaire de référence d’Atos. Et ça tombe bien puisqu’il y a déjà deux candidats…
• David Layani, PDG de OnePoint, société de conseil en informatique, et principal actionnaire du groupe, en consortium avec Butler Industries.
- Le plan : abandonner 3,2 milliards d’euros de dettes comme le demande le groupe et apporter 1,8 milliard, dont 350 millions d’argent frais.
- D. Layani met en avant son expertise sectorielle pour convaincre les créanciers de lui faire confiance.
• Daniel Kretinsky, un homme d’affaires qui gagne du terrain en France. Il a récemment repris Casino, il est actionnaire de TF1, Elle, Marianne, et surtout à la tête d’Editis, le numéro deux de l’édition.
- Le plan : abandonner 4 milliards d’euros de dettes et apporter 1,9 milliard d’euros au groupe, dont 600 millions de fonds propres et 1,3 milliard de “financements opérationnels ».
- D. Kretinsky met en avant son expérience dans ce type de procédure d’urgence, puisqu’il retente là le coup qu’il a réussi en reprenant Casino. Il s’est même associé au même fonds qui lui a apporté le financement pour Casino.
À noter : Il y a un point qui peut faire la diff’ : Layani assure vouloir conserver toutes les activités, alors que Kretinsky n’exclut pas de revendre la division numérique.
Et maintenant ? Les créanciers auront le dernier mot. Ils opteront pour le candidat qui leur offrira le meilleur traitement compte tenu des milliards de créances abandonnées. Ils attendent notamment qu’une partie de ces pertes soit compensée par des parts au capital d’Atos dans l’espoir de gagner de l’argent plus tard.
Un peu de recul : Il sera sans doute plus simple de récupérer de l’argent de FTX que du business d’Atos. Selon les analystes, l’entreprise pourrait se retrouver en difficulté puisqu’elle n’a pas suivi la transition vers les services basés sur le cloud, ce qui a déjà poussé certains clients à prendre la porte.
Bref. Atos a l’intention de parvenir à un accord de restructuration avec ses créanciers le 31 mai et à un accord final d’ici juillet 2024. Affaire à suivre…