Airbus chute en bourse

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Publié le
26/6/2024

Après Eurofins Scientific, c’était au tour d’Airbus de chuter en bourse hier : – 10%.

Pourquoi on en parle ? C’est tout simplement la plus forte baisse du cours sur une journée de bourse pour Airbus depuis mars 2022, qui vient effacer tous les gains du titre depuis le début de l’année. La société pesait plus de 115 milliards de dollars avant cette chute contre un peu plus de 105 milliards actuellement.

Dans les faits : L’entreprise a abaissé lundi soir ses objectifs financiers pour l’année 2024. Alors qu’elle prévoyait initialement de livrer 800 avions et de générer un flux de trésorerie disponible (free cash flow) de 4 milliards d’euros en 2024, l’entreprise table désormais sur une livraison de 770 appareils et un free cash flow de 3,5 milliards d’euros.

Comment en est-on arrivé là ?

1. Les « problèmes spécifiques persistants au niveau de la chaîne d’approvisionnement, principalement ceux des moteurs, des aérostructures et des équipements de cabine » ont réduit les cadences de production du groupe.

  • Airbus a par exemple décalé à 2027 son objectif de produire 75 A320 néo par an (son produit star), alors que cette cadence avait déjà été révisée une première fois.

2. Airbus fait face à des difficultés dans sa division spatiale au niveau de ses programmes de télécommunication, de navigation et d’observation. L’entreprise a annoncé une provision (charge probable qu’elle aura à supporter dans le futur) de 900 millions d’euros au premier semestre.

  • G. Faury, DG d’Airbus, a déclaré que la société évaluait « une restructuration potentielle, des modèles de coopérations, une revue de portefeuille et des options de fusions-acquisitions” dans sa division spatiale.

Un peu de recul : Ces défis ne sont pas nouveaux pour Airbus (et Boeing). Au salon aéronautique de Singapour en 2024, les entreprises ont déclaré que les pénuries de pièces et les retards de livraison s’atténuaient, mais qu’un retour à la normale pourrait tout de même prendre jusqu’à deux ans.

  • Airbus avait par exemple déclaré envoyer des « dizaines et des dizaines » d’ingénieurs dans les chaînes d’approvisionnement pour débloquer les goulets d’étranglement et l’entreprise a longtemps mis en garde contre ce problème après la pandémie.

Bref. « Nous nous retrouverons avec des planeurs […] en nombre significatif » a déclaré G. Faury. Selon les analystes de la Deutsch Bank, “les livraisons du mois de juin sont apparemment faibles et rien ne garantit à ce stade que le nouvel objectif de livraison sera facile à atteindre d’ici la fin de l’année ».