Le président chinois Xi Jinping est arrivé à Paris hier pour rencontrer Emmanuel Macron ce lundi et mardi.

‍

Pourquoi on en parle ? C’est la première fois depuis cinq ans que Xi Jinping vient en Europe, d’abord en France puis en Serbie et en Hongrie. Cette visite sera l’occasion de parler des gros sujets dont le commerce.

‍

Dans les faits : Après un dîner à l’Elysée, E. Macron l’emmène dans les Pyrénées pour une visite plus personnelle hors du protocole, sur le col du Tourmalet, là où, enfant, le président passait ses vacances chez sa grand-mère. Et ce passage sera aussi l’occasion de célébrer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises.

‍

Rappel : Cette visite arrive au moment où les relations entre l’Europe et la Chine sont au point le plus tendu depuis des décennies, entre des enquêtes menées par l’UE sur des subventions chinoises excessives (qui auraient été soutenues par E. Macron) et des accusations d’espionnage et de cyberattaques parrainées par l’État en provenance de Chine.

‍

• À noter : L’UE et les États-Unis sont même en train de s’unir pour s’opposer à la capacité de la Chine à exporter à bas prix.
  

‍

Problème : L’UE et la Chine n’ont aucune raison d’avoir une relation toxique.

‍

• D’un côté, E. Macron mène une opération séduction pour attirer plus d’investissements dans l’Hexagone.

‍

• De l’autre côté, l’Europe est le troisième plus grand partenaire commercial de la Chine (le Vieux Continent représente 15,2% de ses exportations en 2022).
  

L’UE n’a donc pas intérêt à froisser la Chine comme le font les États-Unis – qui peuvent se le permettre : le ratio déficit commercial/PIB de l’Europe en 2022 était de 106% contre 27% aux États-Unis. Simple rappel.

‍

• En clair, E. Macron va sans doute demander à Xi Jinping de se calmer sur les exportations agressives et de prendre ses distances avec son BFF V. Poutine, mais il va demander ça très poliment.

‍

Bref. Toutes les questions sensibles des droits humains vont donc sans doute être zappées pendant ce petit voyage en amoureux, tout comme le dossier de Taïwan, pourtant au cœur des fortes tensions entre les États-Unis et la Chine. E. Macron a déclaré qu’il préférait évoquer les désaccords « derrière des portes closes », mais il n’a pas non plus une marge de manœuvre suffisante pour peser sur ces sujets…

‍