Ursula Von Der Leyen en Chine pour les relations commerciales

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Charles Michel, président du Conseil, se sont rendus à Pékin pour rencontrer le président Xi Jinping.
Pourquoi on en parle ? C’est le premier sommet en face-à-face entre l’UE et la Chine depuis quatre ans, et les temps ont bien changé depuis : la Chine, ce n’est plus ce que c’était, et l’Europe veut en profiter pour tirer la couette.
Dans les faits : Les deux dirigeants européens avaient pour but de “rééquilibrer” les relations, dans un contexte de forte dépendance à l’économie chinoise.
Dans le détail : En 2022, 21% des importations de marchandises de l’UE venaient de Chine – ce chiffre dépassait les 90% pour certains matériaux critiques. Plus globalement, les exportations chinoises vers l’Europe sont trois fois plus importantes que dans le sens inverse.
- Le déficit commercial (exportations – importations) de l’UE avec la Chine a doublé en deux ans à 395 milliards d’euros en 2022.
- L’UE craint que les difficultés économiques de Pékin incitent la Chine à exporter encore plus, ce qui menacerait des industries critiques en Europe.
- L’autre problème concerne les voitures électriques chinoises qui ont inondé le marché européen. L’UE soupçonne les constructeurs chinois d’avoir touché des subventions massives de la part de la Chine pour leur permettre de maintenir des prix “artificiellement bas”.
De l’autre côté : la Chine veut rassurer sur son économie et redorer son image (qui a aussi pris un coup à cause de V. Poutine, le BFF de Xi Jinping). Mais plus que tout, elle veut préserver sa relation avec l’UE et éviter d’en venir aux mains comme avec les USA. Vous l’aurez compris, l’Europe a les cartes en main.
- Les Européens veulent que la Chine stoppe les mesures protectionnistes pour un accès plus équitable à son marché. Von der Leyen a mis un coup de press’ en déclarant disposer « d’outils pour protéger notre marché ».
Un peu de recul : L’Europe peut jouer aux gros bras. La Chine, malgré le ralentissement économique, eh bien ça reste la Chine : le pays fait planer la menace de couper l’approvisionnement de minerais servant à la confection de batteries ou encore de panneaux solaires dont elle contrôle 90% du raffinage mondial.
Bref. Von der Leyen a déclaré que les deux parties avaient eu des discussions « intenses » sur ces sujets clés, mais que les échanges étaient tout de même « bons et francs ». « La Chine et l’UE devraient être des partenaires dans le cadre d’une coopération mutuellement bénéfique » a déclaré Xi Jinping.