Une vingtaine de députés proposent que l’État cède « 10 % de ses participations » d’entreprises cotées.

Unsplash
Publié le
21/10/2024

Pour réduire la dette, O. Grégoire, G. Darmanin et une vingtaine de députés proposent que l’État cède « 10 % de ses participations » d’entreprises cotées.

Pourquoi on en parle ? Vendre seulement 10 % de ses participations pourrait rapporter autant que les hausses fiscales envisagées, sans freiner la croissance.

Flashback. Pour réduire le déficit public qui s’est envolé à plus de 6,3 %, M. Barnier a pour objectif en 2025 de faire 60 milliards d’économies dont 40 de baisse de dépenses et 20 de hausse d’impôts.

Problème : La France, avec ses dépenses sociales et prélèvements parmi les plus élevés du monde, finance ses services publics, mais impacte aussi la compétitivité des entreprises. Et après 7 ans de stabilité, marqués par 2,5 millions d’emplois créés et une baisse du chômage, certains veulent trouver une alternative.

Résultat : Alors que les députés entament aujourd’hui l’examen dans l’hémicycle du projet de budget 2025 du gouvernement, 23 députés du parti Renaissance ont proposé de céder « des participations dans lesquelles l’État lui-même ne comprend d’ailleurs plus vraiment ni son rôle ni sa mission ».

Dans les faits : On parle d’Orange, FDJ ou Stellantis, qui ne relèvent plus d’une “mission claire pour l’État”. Le portefeuille de l’APE (l’Agence des participations de l’Etat), qui superforme le CAC 40, est valorisé à 51,9 milliards (1er octobre) : la cession pourrait alléger le poids de la dette sans avoir les effets secondaires sur l’emploi et la compétitivité.

  • L’État pourrait recentrer ses investissements sur des sujets prioritaires comme l’éducation, la santé ou la transition écologique. L’État actionnaire est aussi critiqué pour ses prises de décision lentes, parfois en contradiction avec la logique de marché, donc en cédant ses participations, il pourrait attirer de nouveaux investisseurs.

Un peu de recul : Pour M. Eddé, spécialiste de philosophie politique, c’est du « court-termisme » qui risque de coûter cher à long terme. Il cite notamment le cas des privatisations des autoroutes en 2006, vendues pour 14,8 milliards mais qui rapportent plus de 4 milliards de bénéfices par an aux concessionnaires privés aujourd’hui. Selon lui, certaines cessions passées comme celle d’Alstom en 2014, ont aussi affaibli le rôle de l’État dans l’économie et la transition écologique.

Bref. Vendre ou ne pas vendre ? Quoi qu’il en soit, la réponse relèvera avant tout d’un choix politique, et non d’une décision stratégique.