Un accord pour 300 milliards de dollars de financement climatique par an d’ici 2035 à la COP 29

COP 29
Publié le
25/11/2024

La COP29 a accouché d’un accord qui fixe un objectif de financement climatique de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, ce qui triple l’engagement précédent.

Pourquoi on en parle ? Sur le papier, tripler les 100 milliards annuels promis entre 2020 et 2025, c’est beau. Mais en tenant compte de la croissance économique mondiale, cet engagement ne représente qu’un effort budgétaire de 7 %. Cette hausse est donc jugée insuffisante par les ONG et les pays en développement.

Dans les faits : On est loin des 1 000 milliards de dollars rêvés par les pays du Sud. Les investisseurs privés, les banques de développement et des nations comme la Chine sont « encouragés » à contribuer pour atteindre un objectif plus ambitieux de 1 300 milliards.

  • Cerise sur le gâteau : La COP29 marque une étape clé avec la réforme tant attendue du marché des crédits carbone, encadrée par l’article 6 de l’Accord de Paris, qui pourrait canaliser des milliards de dollars vers des projets climatiques. Concrètement, les pays riches pourront désormais atteindre leurs objectifs climatiques en achetant des crédits carbones.

L’accord est aussi critiqué pour son ambiguïté et ses failles : des questions essentielles, comme la comptabilisation des prêts et subventions, restent sans réponse, ce qui complique le suivi des contributions réelles…

  • Plus que tout : Intégrer des pays comme la Chine, les États du Golfe ou Singapour, dont la richesse les rapproche du Nord, était une piste logique pour augmenter les financements. Mais Pékin refuse tout rôle formel de « donateur redevable », préférant des contributions volontaires et opaques.

Un peu de recul. Comme souvent, ces accords ne suffisent pas…

  • Avec l’aggravation des impacts climatiques et l’inflation, les économistes estiment que les besoins réels s’élèvent à environ 2 300 milliards par an.
  • L’objectif initial de 100 milliards de dollars, fixé il y a plus de dix ans, reste loin d’être atteint. Les gouvernements espèrent que les fonds publics permettront de mobiliser 1 000 milliards de dollars d’investissements privés, mais l’espoir fait vivre… Chaque dollar public attire en moyenne 22 centimes d’investissement privé selon le think-tank ODI.

Bref. Malgré des avancées sur le financement climatique, cet accord reste largement critiqué pour son manque d’ambition face à l’urgence climatique. 2024 s’annonce comme l’année la plus chaude jamais enregistrée, et les catastrophes climatiques s’accumulent. Pendant ce temps, les émissions mondiales continuent de croître. La COP30, organisée au Brésil, devra transformer les promesses en actes pour limiter le réchauffement à 1,5°C.