UBS rachète le Crédit Suisse
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Le but à la 90ème est signé : UBS rachète le Crédit Suisse pour 3,3 milliards de dollars et sauve l’économie mondiale.
Rappel : Après la publication du rapport annuel douteux (perte nette de +7 milliards de dollars en 2022), l’action de Crédit Suisse (CS) a chuté de 26% la semaine dernière pour atteindre son plus bas niveau depuis la crise du Covid. La banque nationale suisse a prêté 54 milliards de dollars au CS, mais ça n’a pas rassuré grand monde.
À la clôture ce vendredi, l’action CS s’élevait à 1,86 CHF (-60% sur les six derniers mois), et la banque a dû assumer près de 10 milliards de dollars de retraits de clients par jour la semaine dernière. En clair, le CS flirtait avec un gros risque d’insolvabilité.
Problème : Le bilan de CS est environ deux fois plus gros que celui de Lehman Brothers lors de sa faillite en 2008. Les ministres, banquiers et régulateurs suisses étaient donc dans le rush pour trouver une solution avant l’ouverture lundi pour éviter une nouvelle glissade. C’est là qu’UBS, la première banque suisse et rivale du CS, est entrée en jeu.
1ère offre : UBS a d’abord fait une offre à 1 milliard de dollars (soit à 27$ l’action), mais cette décote de 90% n’a pas vraiment convaincu le patron de CS et son principal actionnaire, la Banque nationale saoudienne (9,9% du capital).
2ème offre : En fin d’après-midi ce dimanche, UBS a finalement accepté d’acheter sa rivale Credit Suisse à prix soldé pour +3,3 milliards de dollars, soit une remise d’environ 6 milliards comparé à la valorisation du CS de 9 milliards à la clôture des marchés vendredi. Pour mettre le montant en relief, la société Crocs vaut plus du double du prix payé par UBS pour racheter Credit Suisse qui, on le rappelle, est une banque systémique.
Le petit coup de pouce : La nationalisation avait été envisagée, mais c’est finalement UBS qui récupérera CS, une option plus rassurante pour les marchés et les régulateurs. La Banque nationale suisse a donc offert à UBS environ 100 milliards de dollars de liquidités pour l’aider à reprendre les opérations de CS.
Bref : Too big too fail. C’est la fin mot de l’histoire puisqu’UBS permet d’éviter la faillite d’une banque systémique (pilier de la finance mondiale). Le risque d’insolvabilité du CS est désormais mis entre parenthèses, et les marchés sont rassurés. Selon les termes de l’accord, les actionnaires de Credit Suisse recevront 1 action UBS pour 22,48 actions du Credit Suisse qu’ils détiennent.