Comment une "fake news" a permis de relancer les marchés en quelques minutes

Une fausse info propagée dans les médias à propos d’une trêve de 90 jours sur les tarifs douaniers de D. Trump a brièvement fait passer les marchés dans le vert hier.
Dans les faits : Des propos de K. Hasset, le président du Conseil économique national des États-Unis, lors d’une interview, ont été déformés, laissant penser que D. Trump était prêt pour une trêve de 90 jours sur les tarifs douaniers, sauf pour la Chine.
- Problème : La fake news a eu le temps de se propager parmi les médias avant d’être démentie par la Maison-Blanche sur CNBC.
Les marchés, qui paniquent depuis les annonces de D. Trump, ont eu le temps de repasser brièvement dans le vert suite à l’annonce, qui a redonné (à tort) un peu d’espoir aux investisseurs. Le S&P 500 a par exemple pris 8% en une demi-heure après la nouvelle, soit la plus grosse hausse dans une journée depuis mars 2020. Suivie, évidemment, d’une baisse de 2,5%, une fois la vérité rétablie.
- Fun fact : 2 500 milliards de dollars auraient été ajoutés sur les marchés juste après la diffusion de la fake news, avant d’être retirés une fois la vérité rétablie, moins d’une heure après.
Où en sommes-nous ? Pendant que les marchés partent dans tous les sens (enfin surtout vers le bas), l’Europe continue d'organiser la riposte. En plus des droits de douane sur les produits américains, U. von der Leyen (la Présidente de la Commission européenne) a proposé un accord à D. Trump : une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits automobiles et industriels.
- En clair, même si elle se dit prête à utiliser “tous les outils de son arsenal de défense commerciale” face aux États-Unis, l’UE tente quand même d’éviter une guerre commerciale.
De son côté, D. Trump a menacé la Chine de 50% de droits de douane supplémentaires (portant le total à 104%) si Pékin ne retire pas ses taxes réciproques à 34% avant ce soir. Et Pékin a répondu en déclarant qu'elle ne céderai pas à la pression de la Maison Blanche.
Et les CEO ? Ils commencent aussi à paniquer. Sur X, le célèbre investisseur Bill Ackman, qui soutenait pourtant D. Trump, l’a supplié de faire une pause. Et il n’est pas le seul : dans sa lettre aux investisseurs, J. Dimon (CEO de J.P. Morgan) a averti contre les effets négatifs des tarifs douaniers. Et L. Fink (CEO de BlackRock) a averti contre les risques inflationnistes, affirmant que les États-Unis pourraient même déjà être en récession et qu'il n'exclut pas une nouvelle baisse de 20% des marchés.
- Les dirigeants des plus grandes banques internationales ont même tenu une réunion téléphonique exceptionnelle.
Bref. C’est la panique : le VIX, l'indice de volatilité qui mesure la peur des marchés, a dépassé les 50. Pour rappel, son pic était à 79 lors du krach de 2008.