Pourquoi le gouvernement Barnier risque-t-il de tomber ?
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Une fois de plus, la France s’en est sortie : l’agence de notation S&P a maintenu la note de l’Hexagone vendredi à « AA- », et sa perspective stable.
Pourquoi on en parle ? Les notes des agences influencent les investisseurs et déterminent les conditions d’emprunt des États. Cette décision donne un peu d’air au gouvernement qui s’apprête à jouer sa survie cette semaine…
Flashback. Fitch et Moody’s avaient maintenu des notes similaires en octobre, mais avec une perspective négative. S&P, en revanche, accorde une perspective stable, signe de confiance relative dans la gestion budgétaire.
Dans les faits : S&P anticipe que la France respectera – bien que tardivement – les règles budgétaires européennes, tout en consolidant ses finances publiques à moyen terme. Traduction ? La dette du pays reste perçue comme un actif peu risqué.
- « La France demeure une économie équilibrée, ouverte, riche et diversifiée, avec un large bassin d’épargne privée », estime l’agence. En clair, après une dégradation en mai (de AA à AA-), l’agence prend au sérieux les ambitions de la France concernant le redressement des comptes publics.
- À noter : Le gouvernement a récemment soumis un plan budgétaire et structurel à moyen terme, jugé crucial par l’agence pour le redressement des finances.
Mais… Le principal risque pointé du doigt par S&P, c’est bien le risque politique. Concrètement, le projet de loi de finances 2025 est bloqué au Sénat après un rejet à l’Assemblée. M. Barnier va donc sans doute recourir au 49.3 pour faire passer le budget cette semaine, et c’est là que les problèmes pourraient commencer…
En clair, si le Projet de loi de finances ne convient pas au RN, ils voteront la motion de censure tout comme le NFP, ce qui entraînerait donc la démission du gouvernement.
- Rappel : Le RN veut notamment une revalorisation intégrale des retraites dès janvier 2025 et l’annulation de certaines économies, comme le déremboursement de certains médicaments.
Bref. Ça sent tout de même la censure… Hier soir, le RN a semblé fermer la porte à tout compromis, considérant que le gouvernement « a mis fin à la discussion » sur d’éventuelles modifications du budget de la Sécurité sociale, selon M. Le Pen