Mode fondateur ou mode manager ? Le débat du moment dans la Silicon Valley

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Publié le
5/9/2024


Comment un PDG doit-il gérer son entreprise à mesure qu’elle croît ? C’est le débat lancé ce week-end par Paul Graham après avoir publié une note dans son blog.

  • Rappel : P. Graham est l’un des cofondateurs de Y Combinator, l’un des accélérateur de startups les plus influents du monde, reconnu notamment pour avoir incuber Airbnb, Dropbox, Reddit… En clair, réussir à y faire incuber son entreprise vous ouvre les portes du paradis, et c’est aussi pourquoi dans le domaine de l’entreprenariat, quand P. Graham parle, on écoute.

Pourquoi on en parle ? Le débat a fait beaucoup de bruit et de nombreux PDG ont fait part de leurs avis. Mais cette question n’est pas nouvelle : elle prend de l’importance au moment où les start-ups luttent pour se développer et gagner la confiance des investisseurs inquiets.

Dans le détail : C’est après avoir assisté à une conférence de B. Chesky, fondateur d’Airbnb, que P. Graham a publié sa note. Pour lui, « il existe deux façons différentes de diriger une entreprise : le mode fondateur et le mode manager ».

Le mode manager ? D’après P. Graham, c’est le modèle de gestion le plus répandu dans l’univers des startups. Concrètement, le PDG d’une entreprise embauche des managers pour leur déléguer ses tâches tout en fixant des objectifs. Ces managers délèguent ensuite eux-mêmes à leurs équipes. Le PDG n’interagit avec l’entreprise qu’au travers de ses subordonnés directs.

  • Problème : Pour Graham, le PDG ne s’implique pas pleinement dans les opérations de l’entreprise, ce qui conduit à son isolement et freine l’innovation.

Le mode fondateur ? C’est l’inverse du mode manager : ici, le PDG reste impliqué dans les affaires de l’entreprise sans passer seulement par des subordonnés directs. D’après Graham : « Il fonctionnera aussi bien [que le mode manager]. Nous le savons déjà grâce aux exemples de fondateurs individuels qui tâtonnent vers lui ».

Un peu de recul : On pourra trouver de nombreux exemples de réussite d’entreprises pour ces deux modèles de gestion, mais le tout est de choisir un mode qui correspond aux besoins spécifiques de son entreprise.

  • Côté mode fondateur : On peut citer l’exemple de B. Chesky dont on parle plus haut. Au fur et à mesure qu’Airbnb grandissait, on lui conseillait de gérer l’entreprise en mode manager mais les résultats n’étaient pas bons : « Moins j’étais impliqué, plus je me trouvais plongé dans des problèmes. » Il a donc donc basculé vers le mode fondateur qui, selon Graham, semble fonctionner.

  • Autre exemple : P. Graham mentionne Steve Jobs, qui organisait chaque année une retraite avec les 100 employés les plus importants d’Apple, qui n’étaient pas les plus hauts placés dans l’organisation. “Cela pourrait faire en sorte qu’une grande entreprise se sente comme une startup”.

  • Côté mode manager : On peut citer S. Nadella, PDG de Microsoft. Malgré qu’il n’en soit pas le fondateur, il a passé plus de 20 ans chez Microsoft avant d’en devenir le CEO et prône une culture “d’autonomisation individuelle”.

Bref. La question reste ouverte… Plutôt founder mode ou manager mode ? On entendra sûrement parler de ce débat dans les années à venir. Mais pour P. Graham, une chose est sûre : « Il y a des choses que les fondateurs peuvent faire et que les managers ne peuvent pas ».