L’UE a adopté l’IA Act, la première loi de l’histoire visant à encadrer l’intelligence artificielle

Publié le
14/3/2024

L’UE a adopté l’IA Act, la première loi de l’histoire visant à encadrer l’intelligence artificielle. Et pour rester dans l’ambiance, la Commission de l’intelligence artificielle a remis un rapport pour “faire de la France un pays à la pointe de l’IA”.

Pourquoi on en parle ? L’IA représente aujourd’hui un véritable enjeu de souveraineté. La France, qui a un pool de talents que le monde entier s’arrache, tente le tout pour le tout avec un objectif : avoir son champion mondial de l’IA.

Dans les faits : Le projet de l’IA Act, né en 2021 et voté hier, vise à encadrer l’IA en créant trois catégories en fonction du risque représenté par la technologie : inacceptable, élevé, moyen et faible. L’Europe devance donc les États-Unis dans la course à la régulation de l’IA, et marque un tournant.

L’objectif ? Donner la direction à la gouvernance de l’IA dans le monde occidental en apaisant les craintes de cette technologie liées aux biais, à la vie privée, etc.

Problème. La France et l’Allemagne, leaders de l’IA dans l’UE avec leurs champions respectifs (Mistral AI et Aleph), ne sont pas emballés : l’IA Act va selon eux entraver l’innovation et la compétitivité, faire manquer la vague de l’IA à l’UE comme elle avait raté celle d’internet… Mais en réalité, ce n’est pas le problème selon les experts.

  • Le “vrai problème” de l’UE face à la concurrence américaine, c’est toujours le même : le financement, et les capacités industrielles.

Comment faire ? Selon le rapport de la Commission de l’IA, la France doit investir 5 milliards d’euros par an dans l’IA pour propulser la France au premier rang. On parle là d’investissements allant des technologies de pointe à la formation des talents.

Pourquoi ? Le comité prédit un doublement de la croissance économique annuelle de la France grâce à l’IA, avec un potentiel d’augmentation du PIB jusqu’à 420 milliards d’euros en dix ans. Ce bond serait rendu possible grâce à l’automatisation mais aussi par la dynamique d’innovation que l’investissement pourrait créer. Le rapport propose donc de créer un fonds spécifique de 10 milliards d’euros.

Un peu de recul : 10 quoi ? 10 milliards, c’est le montant que le gouvernement cherche par tous les moyens à économiser cette année pour atteindre ses objectifs de déficit… Mais la France pourrait potentiellement compter sur les investissements privés grâce à ses arguments solides : des talents et une électricité en grande partie décarbonée qui permet de réduire l’empreinte carbone, mais aussi les prix.

Bref. Ce rapport montre l’importance de ne pas rater le coche de cette révolution pour éviter un déclassement potentiel, mais ce rapport en a aussi laissé certains perplexes à cause de l’inclusion de représentants de géants de la tech comme Google et Meta à la commission qui ont bien évidemment intérêt à ce que la France prenne le virage IA. Encore faut-il les moyens… Malgré tout, au vu des enjeux et de la dynamique en France, le gouvernement a craqué, quitte à fermer les yeux sur les 10 milliards d’économies. On vous tiendra au courant.