L’impact économique de la baisse de la natalité en France

En 2022, la France n’avait jamais enregistré aussi peu de naissances depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. 2023 devrait être encore pire.
Pourquoi on en parle ? 2023 devrait fixer un nouveau record de baisse de natalité, et les enjeux économiques qui en découlent pourraient peser lourd.
Dans les faits : Entre janvier et novembre 2023, 621 691 bébés sont nés, soit 45 000 de moins qu’en 2022 sur la même période selon l’Insee. Cette dynamique ne date pas d’hier : à l’exception de 2021 et les “bébés Covid” des couples qui cherchaient à s’occuper pendant les confinements, le nombre de naissances a diminué chaque année en France depuis 2011.
Quels impacts sur l’économie ?
L’effet “positif” : Réduction des dépenses publiques en faveur de l’enfance comme les places de crèches et l’éducation (l’un des plus gros postes de dépense de l’État).
L’effet négatif : Réduction de la population active, essentielle à l’activité économique, et à l’équilibre du système de retraite. Actuellement, la population active représente ≈ 40% de la population française, et la baisse de la population en âge de travailler et de consommer pourrait être dramatique.
- – de naissances = – de consommation = – de main-d’œuvre = ralentissement de la croissance. Les entreprises auront plus de mal à se développer sur le marché français, un marché qui deviendra aussi moins attractif pour les entreprises étrangères.
Comment en est-on arrivé là ? 3 facteurs principaux selon l’Insee :
- Baisse du nombre de femmes en âge de procréer (20-40 ans)
- Incertitude économique et climatique
- Changement des aspirations perso, notamment chez les femmes diplômées, qui entraîne une baisse de la fécondité (nombre d’enfants par femme) : 1,8 enfant par femme l’an dernier, contre 1,84 en 2021.
Quelle solution ? “Les politiques publiques efficaces sont celles qui rendent la vie plus facile aux parents. Ainsi, les personnes qui hésitent à franchir le pas et à avoir un enfant voient que cela n’implique pas un sacrifice insurmontable” assure L. Toulemon, directeur de recherche à l’Ined.
Bref. Malgré cette baisse, la France maintient le taux de fécondité le plus élevé de l’Union européenne (1,53 enfant par femme en 2021).