L’impact des élections américaines sur les marchés financiers
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Les marchés ouvrent aujourd’hui pour la dernière ligne droite avant l’élection.
Pourquoi on en parle ? Ça va bouger. Les banques anticipent tellement qu’elles suspendent les mises à jour logicielles et réservent carrément des hôtels en ville pour les traders qui viennent de banlieue pour être prêts le soir de l’élection.
Dans les faits : La nervosité du marché se mesure dans deux indices clés :
- Le VIX, ou « indice de la peur », a bondi de 16 % en un mois, signe d’une panique sur le marché.
- Le rendement des obligations d’État US, qui indique le taux auquel les États-Unis financent leur dette, s’est tendu d’un demi-point en un mois.
Pourquoi ? Même si les candidats sont au coude-à-coude, les marchés semblent déjà intégrer une possible victoire de Trump. Et les investisseurs s’attendent à ce que le programme Républicain soit coûteux, protectionniste et donc… inflationniste.
Problème : L’inflation, c’est le cauchemar de la Fed (banque centrale US), qui pourrait alors freiner ses baisses de taux – pourtant utiles pour donner un peu de souffle au marché. Jeudi, la Fed pourrait baisser les taux d’un quart de point, mais rien n’est sûr pour la suite.
- « Il existe un scénario noir ». Avec la dérive budgétaire, l’inflation et le protectionnisme, un scénario où les investisseurs se détournent de la dette US, entraînant un krach, selon S. Déo (Eleva Capital). Ce scénario reste peu probable, mais la Chine et le Japon, les deux plus grands créanciers des US, ont déjà commencé à réduire leurs portefeuilles de bons du Trésor US.
Un peu de recul : Sur les 24 dernières élections, le S&P 500 a eu 20 fois un rendement positif. Depuis 1984, il gagne même en moyenne 5 % dans les 8 semaines suivant l’élection et ce grâces aux p’tites dépenses en plus pour stimuler l’économie et maximiser leurs chances de réélection.
Bref. L’historien des marchés Y. Hirsch a introduit la notion de cycle présidentiel, où les actions américaines suivent le rythme des élections. Les performances sont souvent faibles les deux premières années du mandat, puis atteignent un pic la troisième année, pour réagir de différentes façons selon l’issue électorale. Et si une nouvelle insurrection éclatait ? BlackRock estime que ce risque n’est pas intégré dans le marché, mais G. Moëc, chef économiste chez AXA, pense que « l’effet serait limité dans le temps ».