L’impact de la dissolution sur l’économie et la finance

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Publié le
10/6/2024

Après les élections et la dissolution de l’Assemblée nationale en France, les investisseurs sont préoccupés par le sort de la France, et ils le font savoir.

Dans les faits : Le CAC 40 a chuté de 1,35% hier avec seulement 5 valeurs restées dans le vert. En ce qui concerne les taux d’emprunt de l’Etat Français, c’est pas mieux : les taux à 10 ans ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre à 3,20%.

Problème : Plus les taux d’emprunt obligataire augmentent, plus le coût de la dette publique est élevé. En clair, le gouvernement doit allouer une plus grande part de son budget au paiement des intérêts (charge de la dette), ce qui réduit donc les fonds disponibles pour d’autres dépenses publiques.

  • Rappel : Selon la Cour des comptes, le stock de dette publique devrait culminer autour de 3 200 milliards d’euros d’ici la fin de l’année, et la charge de la dette sera très bientôt la première dépense du budget de l’État à 55 milliards d’euros en 2024, contre 49,5 milliards d’euros en 2022.

Comment en est-on arrivé  ? Concrètement, les investisseurs craignent une potentielle cohabitation avec le RN à l’Assemblée nationale. Cohabitation qui rendrait les réformes fiscales et structurelles quasiment impossibles à passer, avec un gouvernement qui serait “moins enclin à se conformer facilement aux règles budgétaires de l’UE”.

  • Quelles règles ? En 1992, les États membres se sont mis d’accord sur quelques règles à mettre en place pour faire converger leurs économies et préparer l’adoption de la monnaie unique, dont le fameux “3% de déficit maximum” pour les Etats membres. C’est l’une des priorités d’E. Macron, alors que ce déficit a atteint 5,5% l’année dernière.

  • En clair : Faire baisser le déficit permettrait au gouvernement de rassurer les investisseurs (et les agences de notation) sur la direction des finances publiques, et permettrait en théorie de baisser les coûts d’emprunts.

À noter : Les banques et les concessions autoroutières ont le plus été touchées à la bourse par cette décision.

  • Selon J. Legras, directeur de la recherche chez Axiom AI, “les banques réagissent plus que les autres valeurs aux mouvements de risques systémiques ou politiques sur le marché ».

Bref. La situation politique en France a contaminé les marchés financiers européens en raison du poids économique et politique de l’Hexagone. Résultat : l’euro s’est déprécié par rapport au dollar de 0,4%, et les principales bourses européennes ont aussi chuté.