L’État va garantir 2 milliards d’euros de prêts verts aux entreprises pour aller vers changement climatique

L’État va prêter jusqu’à 2 milliards d’euros de prêts verts aux entreprises pour l’adaptation au changement climatique.
Pourquoi on en parle ? Après des grands plans avec des subventions dans tous les sens, l’État prend là une initiative concrète pour inciter les entreprises à changer de lifestyle, et c’est assez inédit : la garantie de l’Etat sur des prêts verts spécifiquement destinés à la transition écologique des entreprises marque un pas important.
Dans les faits : L’Etat va garantir des prêts pour les projets d’adaptation au changement climatique à hauteur de 2 milliards d’euros en 2024. Ces prêts pourront atteindre jusqu’à 2,5 millions d’euros par entreprise pour le secteur de l’industrie.
Dans le détail : Bruno Le Maire a été très clair, il n’y aura pas de subventions : « Il n’y aura pas d’argent public : l’heure est à l’économie de la dépense publique, donc inutile de toquer à la porte du ministère des Finances, elle est fermée ».
- Il a aussi mis la pression sur les entreprises dont l’Etat est actionnaire : « Je demande donc que toutes les grandes entreprises publiques, je pense à la SNCF, EDF, RTE, nous fournissent d’ici fin 2024 un plan détaillé d’adaptation au changement climatique »
- Plus encore : Il a annoncé que toute demande de rénovation d’un bâtiment public « qui ne prendrait pas en compte le changement climatique » serait refusée.
Un peu de recul : Ces annonces arrivent pile le jour où l’observatoire européen Copernicus annonce avoir enregistré un nouveau record de chaleur : la planète a connu sur les 12 derniers mois un réchauffement de plus de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Avec une température moyenne de 13,14°C, janvier 2024 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures.
Pourquoi les entreprises ? Les entreprises du CAC 40 pèsent très lourd : “en moyenne, leur empreinte carbone s’élève à 4,1 tonnes de CO2eq3 à chaque fois qu’elles réalisent 1 000 € de chiffre d’affaires, soit l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre d’un Paris-Sydney en avion” selon une étude d’Oxfam. La BNP, Société Générale, Crédit Agricole et Total émettent chacune plus de CO2 que la France.
Bref. Bonne ou mauvaise idée, “s’attaquer” au défi du réchauffement climatique par l’angle des entreprises sans offrir de subventions est une avancée majeure. Un « troisième plan national d’adaptation au changement climatique » est attendu pour le début de l’été. En attendant, l’autre défi sera celui de l’allocation efficace des prêts sachant que certaines entreprises ont déjà du mal à rembourser les PGE distribués pendant le Covid…