Les représentants des principaux partis politiques ont été auditionnés devant les organisations patronales

Les représentants des principaux partis politiques ont été auditionnés devant les organisations patronales pour présenter leurs programmes économiques.
Pourquoi on en parle ? À l’approche des élections législatives, les organisations patronales veulent plus “de rationalité et de transparence dans le débat public” face à toutes les promesses jugées “dangereuses” par le Medef (organisation patronale).
- “Le vote du 7 juillet ne doit pas conduire à ce que des crises économiques, sociales, financières et budgétaires s’ajoutent à la crise politique que connaît notre pays” a déclaré le Medef.
Certains y sont allés à reculons : Mercredi, le Medef a critiqué le programme du RN et du NFP, qui entraineraient “des hausses d’impôts, le départ des investisseurs étrangers et des faillites massives d’entreprises, donc des destructions d’emplois“. Ce grand oral était donc l’occasion pour les partis de “rassurer les patrons”.
Dans les faits : Les représentants des partis se sont relayés à tour de rôle sur scène pour défendre leurs programmes économiques. Parmi les sujets :
- Impôt et fiscalité : Le NFP propose un effort fiscal sur le patrimoine des particuliers et sur les multinationales, tout en baissant l’imposition des PME (92% des entreprises). Le RN demande la suppression de plusieurs impôts de production. Même chose pour la majorité présidentielle qui propose la suppression de la CVAE d’ici 2027.
- Dette et finances publiques : La majorité présidentielle vise un retour sous les 3% de déficit en 2027. Le RN propose un audit des comptes nationaux et veut lutter contre la fraude tout en réduisant les dépenses sociales liées à l’immigration. Selon V. Rabault, ancienne rapporteure du Budget à l’Assemblée, le programme du NFP “prévoit un déficit de 5,7% du PIB cette année, puis 5,4% en 2025 et 5,1% en 2026 avant d’atterrir à 3,6% en 2029”.
- Retraites : Le NFP prévoit d’abroger la réforme de la majorité présidentielle pour revenir à un âge de départ à 62 ans avec, à terme, un objectif fixé à 60 ans. Quant au RN, c’est plus flou : la réforme sera aussi abrogée mais il y aura une progressivité d’âge de départ à la retraite déterminée par “les marges budgétaires” donné après l’audit des comptes.
Un peu de recul : Malgré son influence, le Medef ne fait pas l’unanimité. Selon Le Figaro, les patrons “sont nombreux à considérer le RN comme option [de vote] envisageable”.
- D’après M. Pigasse, ex DG de Lazard (groupe de conseil financier et de gestion d’actifs) et patron du journal Le Monde, qui soutient le programme du NFP, “le Medef n’a jamais été ni courageux, ni réformiste. [Il n’y a] pas de leçon économique ou de discipline financière à recevoir de ces gens-là”.
Bref. Selon P. Martin, patron du Medef, les entreprises ont “plus que jamais besoin de stabilité, de visibilité”. Mais le pire peut encore être à venir : selon P. Martin, la possibilité d’une Assemblée sans majorité absolue est un “scénario catastrophe [qui] accentuerait les difficultés, et le renchérissement du financement”.