Les membres de l’UE trouvent un accord pour réduire leur dette

Après un long voyage au pays de l’argent sans fin, les 27 pays membres de l’Union Européenne ont décidé de revenir sur Terre en trouvant un accord pour réduire leur dette.
Flashback : Depuis 1990, les règles budgétaires au sein de l’UE sont définies par le Pacte de stabilité qui limite pour chaque pays le déficit des administrations publiques à 3% du PIB et la dette à 60% (que personne ne respecte…). L’UE avait desserré la ceinture suite au Covid et à la guerre en Ukraine pour éviter que les 27 ne finissent en crise.
Pourquoi on en parle ? Le retour sur Terre était prévu le 1er janvier 2024, sauf que les pays membres n’avaient pas trouvé d’accord sur les nouvelles règles après 1 an de discussion. Et c’était chaud : l’absence d’accord aurait impacté la crédibilité de l’UE sur les marchés.
Contexte : S’il y a eu 1 an de discussion, c’est notamment à cause des deux puissances européennes : la France et l’Allemagne.
- La France, cinquième pays le plus endetté de l’UE (111,8% du PIB et représentant de la team endettée des pays du Sud de l’Europe), voulait des flexibilités bonus pour pouvoir continuer d’investir dans la transition verte et les dépenses militaires engendrées par la guerre en Ukraine.
- L’Allemagne (endetté à seulement 64,6% du PIB et représentant de la team « frugal » des pays du Nord), voulait des contraintes pour atteindre un désendettement dans l’ensemble de l’UE.
Le compromis final : Chaque pays membre doit désormais créer un plan pour gérer/réduire sa dette sur au moins quatre ans pour ne brusquer personne.
- Si un pays fait des changements positifs dans sa gestion (réformes ou investissements à impact), il pourrait étendre sa période de quatre à sept ans.
- De son côté, l’Allemagne veut que les pays en déficit excessif (dépenses > recettes) fassent de vrais efforts pour réduire leur dette.
Résultat : Tout le monde est content. L’accord encourage les réformes, laisse une marge de manœuvre pour les investissements et traite les pays au cas par cas, soit le graal pour les membres de l’UE. Ce nouveau cadre rendra aussi la gestion de la dette plus réaliste. Pour rappel, les limites fixées en 1990 étaient tellement contraignantes qu’elles n’ont jamais été respectées.
Bref. C’est un “accord historique !” a déclaré Bruno Le Maire sur X. Les Vingt-Sept espèrent maintenant conclure le processus législatif avant les élections européennes de juin sur ce texte, qui doit encore être négocié avec le Parlement européen.